Pénurie de carburant : Combien de temps faudra-t-il aux stations pour se réapprovisionner après la grève ?
De nombreuses stations essence connaissent des difficultés d'approvisionnement.
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Alors que les grévistes entrent dans leur troisième semaine de mobilisation, près d’un tiers des stations françaises sont à sec. Ces pénuries inquiètent d’autant plus qu’il faudra du temps pour réapprovisionner les stations, même si le mouvement cesse.
Combien de temps faudra-t-il aux stations pour se réapprovisionner après la grève ? Si certains discours se veulent assez alarmistes et avancent que la demande est trop importante pour un retour à la normale rapide, le gouvernement se veut plus rassurant, donnant la priorité à l’apaisement de la mobilisation, même si pour ce faire des réquisitions ont été décidées.
Une semaine pour réapprovisionner les stations ?
C’est l’intervention du directeur du raffinage Europe Total Energies sur BFMTV lundi matin qui a déclenché une vague de questions sur le réapprovisionnement des stations. Après avoir rappelé les points de blocages dont souffraient les stations essence, Jean-Marc Durand a évoqué le fait qu’un retour à la normale prendrait “une grosse semaine” si la situation venait à se débloquer maintenant. “On souhaite le déblocage de la situation de manière à faciliter le réapprovisionnement et dans ce contexte, il faut une grosse semaine pour retrouver un rythme normal”.
Déblocage de stocks stratégiques
À l’heure actuelle, alors que le gouvernement a permis en fin de semaine aux camions de ravitaillement d’opérer le week-end, ceux-ci peinent à suivre la cadence. Depuis la mise en place d’une ristourne de 20 centimes supplémentaires aux 30 centimes assurés par le gouvernement, la demande chez Total Energie a augmenté de 30 à 40% par station.
À ce rythme, une citerne de 41 000 L remplit une station pour une journée. Même en débloquant une part des 13 millions de tonnes de carburant réparties dans 89 points de stockage, la SAGESS (gestion des stocks pétroliers), ne peut combler la demande et remplir le tiers de stations vidées. Ainsi, même si la grève venait à se terminer, elle ne jouerait pas sur l’importance de la demande, encouragée par les ristournes successives.
Le gouvernement raffermit sa position
Plus optimiste, Elisabeth Borne a préféré rassurer sur la situation, déclarant que “la situation devrait s'améliorer tout au long de la semaine” lors d’une conférence de presse donnée depuis l’Algérie. À Matignon, il a aussi été question d’inciter les groupes Total et Exxon à engager des discussions avec les syndicats afin de débloquer au plus vite la situation. Toutefois, aucun consensus n’a été trouvé.
Lundi soir, des membres de l’exécutif se sont réunis en urgence pour discuter de la situation. Si au départ, Elisabeth Borne et Clément Beaune préféraient accorder un délai de 24 à 48h aux salariés grévistes et à leurs employeurs, le temps de trouver un accord, ce discours s'est raffermi dans la matinée. Questionnée à l'Assemblée Nationale, la première ministre a annoncé la réquisition des personnels indispensables des dépôts d'Esso-Exxonmobile pour les faire fonctionner.