La procédure a été ouverte par le parquet national financier français en 2020 mais l'information, révélée par le journal Les Échos et le magazine Challenges a été confirmée ce week-end de source judiciaire. Le montant du préjudice s'élèverait chaque année entre 80 et 100 millions d'euros, soit 2% à 3% du chiffre d'affaires réalisé en Russie par l'enseigne de grande distribution.
Les investigations ont été lancées après un article du quotidien Les Échos en 2020 qui dévoilait un système de corruption dans la filiale russe du groupe détenu par la famille Mulliez. Selon un avocat ayant travaillé pour la filiale et cité dans cet article, cinq réseaux de fraude sont à l'œuvre via les responsables d'achat qui organiseraient des appels d'offres truqués, mais aussi des hausses artificielles de prix, ce qui se traduit par de la surfacturation de produits. Des faveurs pour la promotion de produits et d'autres irrégularités au service qualité et au contrôle financier auraient également été identifiées.
Selon le magazine Challenges, des perquisitions ont été réalisées en 2020 et l'Office anti-corruption (Oclciff), chargé des investigations, a entendu depuis le début de l'année des salariés et d'anciens cadres d'Auchan Russie. Parmi les personnes entendues comme témoins figurent le secrétaire général du groupe, son directeur de la sécurité à l'international et l'ancien directeur sûreté de la filiale russe. Mais Auchan se dit victime dans cette affaire et se réserve la possibilité de se constituer partie civile dans une affaire que l'enseigne décrit comme exclusivement russe
Auchan, qui réalise plus de 10% de ses ventes en Russie, fait partie des quelques groupes français ayant choisi de poursuivre leurs activités dans le pays depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine
RFI