Guerre Israël-Hamas : le prix du baril de pétrole pourrait dépasser 150 dollars, avertit la Banque mondiale
Selon les analystes, les investissements liés à l'énergie et à la défense devraient produire des bénéfices au cours des 12 à 18 prochains mois.
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« L'impact du conflit au Moyen-Orient sur le prix des matières premières sera limité », promet la Banque mondiale, dans un rapport publié le 30 octobre. L'institution maintient par exemple ses prévisions d'une baisse de près de 30% des prix de l'énergie cette année. Cependant, une escalade du conflit entre Israël et le Hamas pourrait avoir de sérieuses conséquences sur l'approvisionnement du monde en matières premières, et notamment en pétrole.
Dans une région qui détient une grande part des ressources énergétiques, les conflits ont souvent eu un impact considérable sur les marchés. De la guerre du Kippour en 1973 est par exemple né le premier choc pétrolier. En réponse au soutien occidental à Israël, les pays de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) avaient déclaré un embargo sur le pétrole. Résultat : son prix avait alors quadruplé.
L'histoire récente au Proche-Orient regorge d'exemples du genre. Révolution iranienne, guerre Iran-Irak, invasion du Koweït... Durant tous ces conflits, les prix du pétrole ont augmenté significativement. Mais pas cette fois-ci : les cours du baril sont relativement stables pour le moment. Alors, pourquoi ? C'est la question que pose la Banque mondiale dans son rapport.
Trois raisons majeures à cette stabilité
D'abord, la diminution de la dépendance au pétrole. Même si la demande d'or noir n'a jamais été aussi forte, les économies occidentales se reposent de moins en moins dessus. Ensuite, la diversification des sources d'approvisionnement. Le Moyen-Orient n'est plus la seule région productrice, concurrencée par l'Amérique du Nord ou encore la Norvège. Enfin, la création de réserves stratégiques de pétrole permet aux États de rassurer les marchés. Même en cas de choc sur l'offre, ils peuvent continuer de subvenir à la demande.
Malgré cette apparente stabilité, la Banque mondiale s'inquiète quand même d'un possible « impact majeur » du conflit au Proche-Orient sur les matières premières.
Dans le scénario du pire, à savoir un embrasement à toute la région, l'or noir atteindrait des sommets. Les prix dépasseraient alors le record absolu de 147 dollars le baril. D'autant qu'au conflit au Proche-Orient s'ajoute la guerre en Ukraine, dont les impacts ont été considérables sur les marchés des matières premières. Conséquence : la Banque mondiale alerte. En cas d'intensification du conflit, « l'économie mondiale devrait faire face à un double choc énergétique pour la première fois depuis des décennies ».