La Chine exprime son «fort mécontentement» auprès de l'UE concernant l'enquête sur les subventions automobiles
Le vice-Premier ministre chinois He Lifeng et le commissaire européen au commerce Valdis Dombrovskis se sont entretenus, ce lundi 25 septembre, à propos d'une enquête de l'Union européenne sur les subventions automobiles.
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Lors d’une visite de quatre jours qui doit servir à préparer le sommet Union européenne – Chine prévu fin 2023, la Chine et l'Union européenne ont déclaré reprendre leurs échanges réguliers sur les questions macroéconomiques, et cela, malgré le « fort mécontentement » de Pékin concernant une enquête de l'Union européenne sur les subventions accordées aux voitures électriques.
« Nous avons convenu de reprendre les échanges réguliers pour discuter des questions macroéconomiques, de relancer le dialogue économique et financier. Et le dialogue macroéconomique sera important à cet égard et nous attendons avec impatience ces dialogues dans les mois à venir », a déclaré le commissaire européen au commerce, Valdis Dombrovskis, lors d'une conférence de presse conjointe avec le vice-Premier ministre chinois He Lifeng à l'issue de discussions à Pékin.
Cette visite de quatre jours arrive au moment où les relations sino-européennes ne sont pas au beau fixe. Les dirigeants européens s’inquiètent du déficit commercial croissant de l'Union avec la Chine, qui a atteint 396 milliards d'euros l'année dernière. Le commissaire européen a également cité les lois de sécurité nationale récemment approuvées en Chine. « La nouvelle loi sur les relations étrangères et la nouvelle version de la loi anti-espionnage inquiètent grandement notre communauté d'affaires », a-t-il souligné, car « leur ambiguïté laisse trop de marge d'interprétation ».
Le commissaire européen au commerce Valdis Dombrovskis a appelé à une relation économique plus équilibrée avec la Chine. Selon Valdis Dombrovskis, la Chine a créé un environnement commercial plus politisé pour protéger sa sécurité nationale et ses intérêts de développement, ce qui se traduit par moins de transparence, un accès inégal aux marchés publics et des normes et exigences de sécurité discriminatoires.
Une enquête ouverte par la Commission européenne
Il y a quelques jours à peine, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a annoncé l'ouverture d'une enquête sur les subventions chinoises accordées aux fabricants de véhicules électriques, estimant que cela crée des inquiétudes chez les entreprises européennes qui craignent une concurrence féroce et des prix chinois beaucoup plus bas. Le gouvernement chinois a quant à lui qualifié l'enquête d'acte protectionniste visant à fausser la chaîne d'approvisionnement. « La Chine exprime une fois de plus sa grande inquiétude et son profond mécontentement face au projet de l'UE de lancer une enquête antisubventions sur les véhicules électriques chinois », a déclaré He Lifeng.
Le commissaire Dombrovskis a par ailleurs assuré que la Chine restait attractive pour les investissements des entreprises européennes. « L'UE et la Chine ont toutes deux énormément bénéficié de leur ouverture au monde [...] C'est pourquoi je continuerai de défendre l'ouverture comme une stratégie gagnante sur le long terme ». Mais désormais, les entreprises européennes « se demandent si ce que beaucoup considéraient comme une relation gagnant-gagnant au cours des dernières décennies pourrait devenir une dynamique perdant-perdant dans les années à venir ».
Interrogé à ce sujet lors d'un briefing de presse régulier, Wang Wenbin, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, a assuré que la Chine continuerait à « protéger les droits et intérêts légitimes des individus et organisations ».« Nous continuerons de fournir un environnement d'affaires tourné vers le marché, conforme à la loi et international pour les entreprises du monde entier qui opèrent légalement en Chine », a-t-il ajouté. Selon lui, la Chine n'est pas source de risques pour ces entreprises, « mais plutôt une force ferme pour les prévenir et les désamorcer ».
Guerre en Ukraine
Le commissaire européen a également mis en garde la Chine sur un autre dossier pénalisant pour son image : le conflit en Ukraine. Le fait que la Chine refuse toujours de condamner l’invasion russe en Ukraine la pénaliserait, selon le commissaire européen au commerce. Il a mis en garde Pékin contre une position qui « nuit à l'image du pays, non seulement vis-à-vis des consommateurs européens, mais aussi des entreprises ».
« L'intégrité territoriale a toujours été un principe-clé pour la Chine dans la diplomatie internationale » et « la Chine a toujours plaidé pour que chaque pays soit libre de choisir sa propre voie de développement », a-t-il souligné. « Il est donc très difficile pour nous de comprendre la position de la Chine sur la guerre de la Russie contre l'Ukraine, car elle viole les principes fondamentaux de la Chine », a-t-il déclaré.
La Chine et la Russie se considèrent comme des alliés stratégiques, les deux pays vantant fréquemment leur partenariat « sans limites » et leur coopération économique et militaire. Les deux pays se sont encore rapprochés depuis le début de l'invasion russe de l'Ukraine en février 2022,