Le coût du carburant continue de peser sur le portefeuille des Français. Dans une interview dimanche soir, Emmanuel Macron annonçait demander aux distributeurs de « vendre l’essence à prix coûtant ». Ce mardi soir, la Première ministre Elisabeth Borne recevait les acteurs de la filière carburant. Des annonces en sont sorties.
Les opérations de vente de l'essence à prix coûtant se précisent, notamment du côté de la grande distribution. Dès ce vendredi, Carrefour et Leclerc ne réaliseront aucune marge sur le carburant. Casino, Cora et Intermarché se sont eux engagés à réaliser de telles opérations deux week-end par mois, et un week-end par mois pour système U et Auchan. Cela s'ajoute au plafonnement carburant par TotalEnergies à 1,99€ le litre.
4000 stations sont concernées par cette vente à prix coûtant sur le territoire français, jusqu'à la fin de l'année, et peut-être en prolongation en 2024. Pour l'heure, impossible de savoir quelles seront les baisses de prix réelles à la pompe.
L'impact de prix coûtants risque toutefois, de l'aveu même du secteur, d'être « assez marginal », car la grande distribution ne vend les carburants qu'avec des marges de « quelques centimes », rappelle Patrice Geoffron, professeur à l'université Paris-Dauphine PSL.
Par ailleurs, ces opérations à prix coûtant pourraient avoir des effets pervers sur le réseau des stations indépendantes, qui ne dépendent pas des gros distributeurs français mais d'opérateurs étrangers comme Esso ou BP, qui eux continuent à vendre au prix du marché, a souligné Francis Pousse, président du syndicat professionnel Mobilians. Sur environ 2.400 d'entre eux, « l'écart va se creuser » en termes de prix et donc d'attractivité et « on risque donc de mettre à mal une partie de la profession », a pointé M. Pousse. Ces stations indépendantes obtiennent de leur côté cinq millions d'euros de plus pour le fonds de compensation, fonds qui leur permet notamment de préparer leur transition vers les bornes électriques.
En parallèle, le gouvernement lance une mission d'inspection sur les marges de la filière carburant. Objectif : plus de transparence sur les coûts du raffinage, du transport et de la distribution. Les résultats de cette mission seront « rendus début décembre » et les discussions se poursuivront sur les « efforts » supplémentaires que pourraient faire chacun des acteurs « en amont et en aval », a indiqué le gouvernement.
RFI