C'est l'un des pays les plus montagneux au monde et l'un des moins connectés. Le Tadjikistan annonce ce vendredi 17 novembre qu'il compte relier son réseau à celui du voisin chinois, signe d'un rééquilibrage géopolitique dans la région. Le pays espère ainsi sortir de son isolement.
Le Tadjikistan est un pays montagneux : son plus haut sommet, autrefois appelé « pic de Staline », était le plus élevé de toute l'Union soviétique. C'est dans ces chaînes de montagne qui recouvrent 93% de la surface du pays que le commandant Massoud s'était réfugié et dirigeait la guérilla contre le régime taliban en Afghanistan voisin.
Cette géographie constitue aussi un obstacle majeur à la connectivité du pays. Même l'internet mobile est l'un des plus lents au monde. Le pays est aussi l'un des plus pauvres des ex-républiques soviétiques d'Asie centrale, et l'accès à Internet reste trop cher pour de nombreux Tadjikes. Selon les derniers chiffres de la Banque mondiale en 2017, seulement 22% des Tadjikes utilisaient internet, les prix restant prohibitifs.
« Se connecter aux réseaux internet mondiaux »
Cet accord avec la Chine permettra « la création de lignes supplémentaires de communication internationale » haut débit « pour se connecter aux réseaux internet mondiaux », se réjouit l'agence de presse officielle tadjike, Khovar. Mais en se connectant aux réseaux chinois, Douchanbé, la capitale du Tadjikistan, choisit de passer par un réseau étroitement surveillé.
Cette mesure sera réalisée dans le cadre du projet de la construction d'une autoroute reliant Douchanbé, la capitale tadjike, au poste de contrôle de Koulma, dans les montagnes du Pamir, à la frontière avec la Chine, selon la même source.
S’éloigner de la Russie
Sans le dire, le régime du président Emomali Rahmon, qui dirige le pays depuis trois décennies, se détourne aussi de la Russie. Les liens entre les deux pays étaient pourtant particulièrement étroits, puisque l'économie du Tadjikistan dépend très fortement de l'argent qu'envoient les nombreux migrants tadjikes en Russie.
Un contingent russe stationné près de la capitale est aussi censé garantir la sécurité du régime contre les rébellions. Mais la guerre en Ukraine a semé le trouble et a poussé Douchanbé à ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier.
RFI