Elon Musk à l’assaut de Twitter : un projet politique ?
Elon Musk a créé la surprise en annonçant le rachat de Twitter, un réseau social à peine rentable. Mais ce faisant, il s'offre en réalité.
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S'il s'intéresse à Twitter, c'est d'abord parce qu'il en est un utilisateur frénétique. Avec ses 83 millions d'abonnés, Elon Musk a fait de la plateforme le média de tous ses projets. C'est sur Twitter qu'il les annonce, les commente, qu'il débat, dénonce les critiques ou les alimente et lance aussi ses lubies. Twitter est pour lui « la place du village mondial », et il entend bien la libérer, en faire un outil de la démocratie à l'ère du web. Les Républicains boivent du petit lait, ils voient dans l'opération l'émergence d'un nouveau relais d'influence en ligne tandis que les Démocrates s'inquiètent de ce projet libertarien. À l'heure où les États exigent des réseaux sociaux toujours plus de modération, Elon Musk veut aller dans la direction opposée. C'est ce qui rend son OPA très inquiétante.
Elon Musk met 44 milliards de dollars sur la table pour racheter une entreprise aux résultats encore peu convaincants
Son logo, le petit oiseau bleu, est mondialement connu, mais l'entreprise qui vit de la publicité n'a toujours pas trouvé son modèle économique. Twitter a dégagé son premier bénéfice en 2017 et reste le parent pauvre des réseaux sociaux avec ses 220 millions de clients actifs, face à Facebook et ses 2,9 milliards d'utilisateurs. Ses faiblesses aiguisent l'appétit et l'imagination d'Elon Musk. Il est devenu l'homme le plus riche du monde parce qu'il est un industriel visionnaire. Il a réussi avec sa fusée à bas coût Space X, sa voiture électrique de luxe Tesla, et il a sa petite idée sur les moyens de doper le réseau. Son souhait immédiat : sortir l'entreprise de la bourse pour la transformer en profondeur sans subir la pression des actionnaires, des régulateurs, et de la publication trimestrielle des résultats.
Quelles sont les pistes envisagées pour développer le réseau ?
Elon Musk n'a pas présenté de plan précis mais plutôt une boite à idées. Avec des propositions qui paraissent anodines comme le fait d'allonger les messages aujourd'hui limités à 280 caractères. D'autres politiquement sensibles : donner à l'utilisateur la possibilité de modifier son texte. Et même des idées beaucoup plus radicales : renoncer à la publicité qui fournit aujourd'hui 90% des revenus pour la remplacer par l'abonnement payant. La formule est rôdée actuellement sur le marché américain et elle devrait être étendue au reste du monde. La suppression de la publicité pourrait entrainer la fermeture du siège et le licenciement du personnel dédié, a-t-il laissé entendre. Ce patron exigeant suggère aussi d'économiser 3 millions de dollars par an en réduisant à zéro les revenus des administrateurs.
Le projet est encore flou mais il séduit les analystes...
... même s'il y a encore beaucoup de questions sans réponse. Qui va diriger la future entreprise ? Est-ce l'actuel patron Parag Agrawal ? Ou Elon Musk prendra-t-il les commandes ? Cette hypothèse a fait reculer l'action de Tesla hier. Enfin, son credo, promouvoir la liberté d'expression, est-il économiquement soutenable ? Si ce virage fait revenir les extrémistes de tous poils, les entreprises craignant de voir leur image dégradée pourraient fuir la plateforme. Donald Trump, qui a été radié de Twitter, a fait savoir qu'il n'a pas l'intention d'y revenir.
Le Royaume Uni supprime les droits de douane pour l'Ukraine
Les droits et les quotas sont abolis pour tous les produits importés d'Ukraine. Les Britanniques se rapprochent du régime déjà en vigueur entre l'Union européenne et l'Ukraine. L'accord de libre échange passé en 2014 a éliminé quasiment tous les droits de douane.