Situation toujours tendue en mer Rouge. Après l’attaque d’un de ses navires dimanche par les Houthis, l'armateur danois Maersk persiste et signe : malgré la présence d'une coalition militaire pour sécuriser la zone, les conditions ne sont pas réunies pour continuer à naviguer. À l'image de ses concurrents, ce mardi 2 janvier, Maersk confirme qu'il suspend le passage de ses navires en mer Rouge. Mardi soir, l'agence de sécurité maritime britannique (UKMTO) a fait état d'explosions à proximité d'un navire de transport de marchandises dans le détroit stratégique de Bab el-Mandeb, qui sépare la péninsule arabique de l'Afrique..
Jusqu'à trois explosions ont retenti de « 1 à 5 milles nautiques » de ce navire qui circulait entre les côtes de l'Érythrée et du Yémen, a indiqué l'agence UKMTO dans un bref message sur X, précisant qu'il n'y avait eu aucun dommage et que l'équipage était « sauf ».
Ces dernières semaines, dans la foulée de la guerre entre Israël et le Hamas, les rebelles yéménites Houthis ont multiplié les attaques en mer Rouge et dans le détroit de Bab el-Mandeb par lequel transite 12% du commerce mondial, d'après la Chambre internationale de la marine marchande (ICS).
Dans son communiqué ce mardi, le géant danois annonce sa décision d'interrompre « jusqu'à nouvel ordre tous les transits par la mer Rouge et le golfe d’Aden ». Plus tôt dans la journée, un autre armateur, l'Allemand Hapag Lloyd annonçait que ses bateaux continueraient d'éviter la mer Rouge et le canal de Suez, et ce au moins jusqu’au 9 janvier. Date à laquelle la situation sera réévaluée.
Les prix du transport en mer ont augmenté
Les attaques menées par les Houthis contre plusieurs porte-conteneurs en mer Rouge ont contraint ces dernières semaines les leaders du transport maritime à dérouter certains de leurs navires, obligés de contourner l’Afrique par le Sud pour éviter la zone. Résultat, avec des trajets plus longs, la logistique est devenue plus complexe et les prix du transport en mer ont augmenté.
Sur son site, l’armateur français CMA CGM indique par exemple que certains de ses tarifs pour acheminer des conteneurs de l'Asie vers la Méditerranée vont ainsi être multipliés par deux d'ici au 15 janvier. La perspective d'une hausse des prix du fret profite aux armateurs. Les groupes Maersk et Hapag Llyod ont tous deux vu leurs actions grimper en Bourse ce mardi.
RFI