Le président français est arrivé ce lundi 25 mars en Guyane pour une visite de deux jours. Emmanuel Macron doit notamment se rendre mardi au Centre spatial de Kourou pour annoncer le nom de quatre entreprises françaises retenues pour développer des mini-lanceurs. Dans ce marché stratégique, les Européens sont à la traîne face au redoutable Space X d’Elon Musk.
À l'image des États-Unis, la France souhaite se lancer dans les mini-lanceurs spatiaux. Quatre start-up ont été retenues. Les projets ont été retenus dans le cadre d'un appel à projets du plan d'investissement « France 2030 ». Cette annonce intervient alors que le président Emmanuel Macron doit se rendre mardi au Centre spatial guyanais (CSG) à Kourou, qui célèbre ses 60 ans.
Latitude et HyPrSpace ont remporté l'appel d'offres pour des micro-lanceurs capables d’envoyer de petites charges jusqu’à 200 kilos, en orbite basse, à 400 kilomètres d'altitude, à horizon 2026-2027, selon l'Élysée. Les deux autres start-up, Sirius Space et la filiale d'Arianegroup MaiaSpace, ont été sélectionnées dans un autre appel d'offres pour des mini-lanceurs capables de placer en orbite moyenne des charges plus importantes, jusqu’à une tonne et demie. La fusée Sirius doit emporter 700 kg de charge utile, tandis que le lanceur Maia aura une charge utile de 1,5 tonne en orbite basse, 500 kg si elle revient se poser pour être réutilisée.
Un modèle inspiré des États-Unis
Au lieu de financer les développements par des subventions, le choix a été fait de procéder à un achat de services : « C'est un peu différent, puisque vous pouvez acheter une prestation qui est le premier vol, il y a un peu d'argent au début et surtout quand vous réussissez votre vol », a-t-on expliqué à l'Élysée.
Le modèle s'inspire des États-Unis qui ont facilité l'émergence de SpaceX. La société d'Elon Musk a réalisé à elle seule 107 lancements l'an passé, contre trois (deux Ariane 5 et une fusée Vega) pour les Européens. « SpaceX a écrasé le marché et est extrêmement compétitif, il est aussi très soutenu par des subventions américaines », la Nasa et le Pentagone lui achetant de nombreux lancements, commente-t-on à l'Élysée.
Se préparer face à la compétition européenne
Le soutien de l'État aux petits lanceurs français vise également à se préparer à la compétition que doit lancer en 2025 l'Agence spatiale européenne (ESA) en vue de promouvoir la future génération de micro et mini-lanceurs. Les Français auront vraisemblablement à affronter les fusées développées par les Allemands Isar Aerospace, Hyimpulse et RFA, ou encore par l'espagnol PLD Space.
Tous ces projets ont déjà été retenus par le Centre national d'études spatiales (CNES) pour pouvoir être lancés depuis le port spatial de Kourou. Quelque « 50 millions d'euros ont été investis sur le site pour construire et adapter des pas de tir à ce monde des minilanceurs », selon l'Élysée. L’objectif pour les Européens est de s’imposer sur le marché mondial dominé par l’américain Space X, qui a réalisé 107 vols orbitaux en 2023, à des prix imbattables.
RFI