Après s'être fait passer pour un médecin, elle tente de devenir professeur
L'Université de Bourgogne a "pu constater des documents faux et des diplômes usurpés" dans un dossier de candidature.
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Elle avait exercé pendant quatre mois illégalement. Une fausse médecin, poursuivie pour avoir pratiqué la médecine avec des diplômes contrefaits à Montceau-les-Mines (Saône-et-Loire) et dont deux patients sont décédés, a de nouveau postulé avec de fausses références. Cette fois pour intégrer des études d’enseignant, selon des sources concordantes. Une plainte a été déposée par l’Université de Bourgogne, a indiqué le parquet de Dijon.
L’Institut national supérieur du professorat et de l’éducation (Inspé) de Mâcon, qui forme les enseignants, a « pu constater des documents faux et des diplômes usurpés » dans un dossier de candidature, où la fausse médecin utilisait un alias, en vue d’une inscription à un Master « métiers de l’enseignement », a précisé l’Université.
Samantha Avril avait été doublement mise en examen en septembre 2020 pour « pratique illégale de la médecine, mise en danger de la vie d’autrui, blessures involontaires, faux et usage de faux » et pour « escroquerie ».
Elle avait exercé en tant que médecin pendant quatre mois, de mai à septembre 2020, sur la base de diplômes contrefaits. Deux familles s’étaient constituées parties civiles, après le décès de deux patients qui l’avaient consultée.
Des « prescriptions hasardeuses »
L’épouse d’un malade décédé avait dénoncé des « prescriptions hasardeuses », assurant que la fausse médecin aurait enjoint à son mari d’arrêter un traitement quotidien pour ses difficultés cardiaques. Avant cet épisode, elle avait déjà été poursuivie pour faux diplôme d’infirmière, après avoir tenté de se faire inscrire à l’Ordre des infirmiers.
Arrêtée en septembre 2020, elle avait été libérée sous contrôle judiciaire fin janvier 2021, avec interdiction d’exercer toute activité médicale. Mais elle avait été à nouveau interpellée et renvoyée en détention le 22 octobre 2021, après avoir encore postulé sur un site de recrutement de médecins, violant ainsi son contrôle judiciaire.
Une « maladie psychiatrique »
Elle a, une fois encore, été libérée sous contrôle judiciaire le 24 décembre 2021, son avocat, Alain Guignard, plaidant une « maladie psychiatrique ». « Elle entend des voix qui lui disent qu’elle doit être médecin. Ce n’est pas la prison qu’il lui faut, mais un suivi psychiatrique plus poussé », avait estimé l’avocat lors de sa nouvelle détention, en octobre 2021.