Femme démembrée aux Buttes-Chaumont : le mari mis en examen pour «meurtre sur conjoint»
Le mari d'Assia M.B. avait été placé en garde à vue jeudi. Ce samedi, il a été mis en examen pour meurtre sur conjoint.
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Un mois après le tragique décès d’Assia, son mari, Youcef Matoug, 50 ans, a été mis en examen ce samedi, à Paris, pour meurtre sur conjoint, atteinte à l’intégrité et dissimulation de cadavre. Il est soupçonné d’avoir, dans la nuit du 30 janvier, étranglé son épouse de 46 ans dans son appartement de Montreuil (Seine-Saint-Denis) avant de la démembrer et de dissimuler les morceaux dans le parc des Buttes-Chaumont.
C’est le 13 février dernier, vers 14 heures, que des élagueurs de la Ville de Paris découvrent le bassin d’une femme dans un sac plastique dissimulé dans une poubelle. Les enquêteurs de la brigade criminelle organisent une battue dans le parc. Le lendemain vers midi, les forces de l’ordre trouvent le reste de la dépouille cachée sur la voie ferrée qui borde les Buttes-Chaumont. Assia est rapidement identifiée grâce à ses empreintes digitales. Les fonctionnaires ont placé son mari sous surveillance.
Ce couple d’origine algérienne a mis au monde trois enfants, âgés de 8, 14 et 16 ans. Cet homme, qui vit en France depuis 2006, habitait Montreuil depuis 2013. Dans l’immeuble où il demeurait, ses voisins le connaissaient peu car la famille, très casanière, semblait renfermée sur elle-même. Depuis quelque temps, Youcef était au chômage. Par le passé, il travaillait comme employé polyvalent dans un magasin Franprix. Son épouse faisait des braderies et avait travaillé en contrat à durée déterminée pour l’association Aides. Les enfants ont été confiés à leur oncle paternel qui réside en région parisienne.
« Il n’y avait pas de violence dans le couple », selon l’avocate
Youcef était dans le collimateur des enquêteurs depuis qu’ils ont vérifié ses premières déclarations. Le quinquagénaire avait signalé le 3 février la disparition de son épouse au commissariat de Montreuil (Seine-Saint-Denis), avant d’être entendu le 6 février par les enquêteurs de la brigade de la répression de la délinquance contre la personne.
Leurs collègues de la brigade criminelle ont relevé des incohérences dans ses déclarations, qui l’ont placé de fait en haut de liste des suspects et l’hypothèse du féminicide est devenue une piste sérieuse. Jeudi 23 février, le père de famille a été placé en garde à vue. Lors des auditions, il est passé aux aveux, expliquant qu’il n’avait pas voulu tuer son épouse. Le mari soutient qu’il lui a donné la mort lors d’une dispute sur fond de conflits anciens de couple et de famille.
Son avocate, Maître Dominique Beyreuther-Minkov, estime que cet homme n’a pas voulu donner la mort à sa femme. « Mon client est effondré. Il s’est humainement expliqué le plus qu’il a pu. La justice va maintenant faire son œuvre. Il n’y avait pas de SOSMMTCJ3ZHEHGBDZ5E5TIV4FQ.phpviolence dans le couple. Mon client a toujours contesté avoir eu l’intention de tuer son épouse. La nuit des faits, il s’est trouvé dans l’incapacité de pouvoir dire à ses enfants que le décès de leur maman était de son fait. Il était extrêmement isolé. Et s’il a déposé une partie du corps au parc des Buttes-Chaumont, c’est parce qu’il s’agit d’un des plus beaux parcs de Paris. Ce qu’il souhaitait intimement, c’est qu’Assia ne disparaisse pas et qu’on vienne l’interpeller. »
Ce samedi soir, Youcef doit comparaître devant le juge de la détention, qui doit statuer sur son incarcération.