Le tribunal de Nanterre, dans la région parisienne, a jugé mardi une affaire sordide. Un employé des pompes funèbres avait en effet «bidouillé» une fausse réquisition judiciaire autorisant une exhumation d’une défunte, histoire de récupérer ses bijoux. Il jure cependant avoir agi pour «la bonne cause» et a heureusement été stoppé in extremis avant de déterrer un cadavre.
L’histoire s’est déroulée en août 2021, avec le décès d’une femme à l’hôpital de Dreux. Sa fille avait alors demandé à récupérer les bijoux de sa maman, auxquels elle était très attachée, relate «Le Parisien». Mais rien ne s’était passé comme prévu: la mise en bière avait été sous-traitée et les bijoux se sont retrouvés par erreur dans une enveloppe placée dans une poche de la défunte. Son cercueil avait été scellé puis elle avait été inhumée.
En présence de la police
Le prévenu, 31 ans, affirme donc avoir agi pour aider la fille de la défunte, pas par appât du gain. Et comme on ne peut exhumer un cadavre que pour une affaire criminelle ou en cas de doute sur l’identité du mort, il avait créé une réquisition judiciaire bidon, signée du nom d’une magistrate de Nanterre.
En novembre dernier, l’exhumation devait avoir lieu, en présence de policiers, comme la loi l’impose. Un brigadier-chef a cependant flairé qu’il avait affaire à un faux document. Un mauvais article de loi était indiqué et la magistrate qui avait soi-disant signé la réquisition ne travaille plus au service délivrant de telles autorisations… L’exhumation avait été annulée et l’agent des pompes funèbres avait été placé en garde à vue.
«Un vrai faussaire n’aurait pas fabriqué un faux si grossier. C’est une erreur irrationnelle», a plaidé l’avocat du prévenu, sans antécédents et décrit comme sans histoire.
La procureure a requis un an de prison avec sursis et 5000 euros d’amende pour faux en écriture publique et usage, par une personne chargée d’une mission de service public. Le jugement sera rendu mi-mai.
Le Matin