Haute-Savoie. La justice recherche le père d’une fillette de 10 ans retrouvée asphyxiée
La maison avait été partiellement incendiée mais l’autopsie a conclu que « l’enfant n’est manifestement pas décédé du fait de l’incendie mais d’une asphyxie mécanique », a précisé la procureure de la République.
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Sept semaines se sont écoulées depuis la macabre découverte du corps de Célia, 10 ans, dans la maison familiale de Foncenex (commune de Veigy-Foncenex/Haute-Savoie), un hameau qui borde la frontière genevoise. C’est l’aîné de la fratrie, âgé de 20 ans, qui retrouve sa petite sœur sans vie au salon le 12 mai vers 17h. Un début d’incendie, probablement pour maquiller le crime, fait croire à une mort accidentelle.
Les médecins légistes, eux, concluent très vite à une asphyxie dite «mécanique» et cible le père comme suspect numéro un. La cadette est morte étouffée ou étranglée. Le quinquagénaire a été vu quittant les lieux en début d’après-midi ce funeste jour de mai. Il fait l’objet d’un mandat d’arrêt international depuis, traqué par Interpol. Il est introuvable. Pas le début d’un indice. Est-il en cavale? S’est-il ôté la vie?
Un appel à témoin et plus rien
La chasse à l’homme a pourtant démarré tout de suite. Discrètement d’abord, puis ouvertement après l’ensevelissement de la fillette. Face à l’échec des investigations menées, malgré l’important dispositif policier mis en place, les deux magistrats instructeurs, qui œuvrent sous la conduite de la procureure d’Annecy, Line Bonnet, lancent un appel à témoin.
Le 25 mai, quinze jours après le meurtre de l’enfant, ils diffusent l’identité du présumé coupable, des photos portraits, des images de son chien et de sa Citroën utilitaire. L’individu est qualifié de potentiellement «dangereux et armé». Et l’animal qui l’accompagne est un American Staff. Le fugitif est un excellent marin ce qui laisse penser aux enquêteurs qu’il peut fuir par une voie maritime. Depuis cet appel à témoin, la justice n’a plus communiqué. Et choisi le mutisme.
La famille a déménagé
Sur place, dans l’impasse gravillonnée des Echouillats, la maison est à l’abandon. La maman, une Suissesse de 51 ans, conseillère en voyages d’affaires à Genève, et ses deux garçons ont déménagé. Les voisins directs de la famille sont bienveillants et protecteurs. Ils ne lâcheront pas un mot sur la tragédie qui endeuille si douloureusement leurs désormais ex-voisins: «Ils sont toujours ici (ndlr. dans la commune du Chablais français), mais ailleurs. Nous n’avons pas le droit de parler et nous ne voulons pas».
Au cimetière de Veigy-Foncenex, la tombe de la trop jeune victime est entièrement recouverte de fleurs, de pots et de plantes comme pour réchauffer la pierre. Tandis qu’un nounours est assis et semble veiller, des anges et des mots ont été déposés là où repose l’enfant sacrifiée.
En lien avec la séparation?
Cyrille Picard, 50 ans, n’a pas d’antécédents judiciaires. Il était à la tête d’une Sàrl (société à responsabilité limitée) active dans la promotion immobilière. Le jour du drame, il était seul avec sa fille avant de quitter les lieux pour ne plus jamais réapparaître. Le couple franco-suisse était en cours de séparation. Y a-t-il un hypothétique lien de cause à effet au point de perpétrer un infanticide? Le père refusait-il la séparation? A-t-il précisément commis l’irréparable pour punir sa femme? Un scénario lugubre et tristement déjà vu qu’il est impossible de confirmer en l’état.