Cyberattaque contre un hôpital en Essonne: les urgences à mi-régime
Environ 90 patients sont accueillis à l’hôpital de Corbeil-Essonnes au sud-est de Paris par jour suite à la cyberattaque, contre 230 en activité normale
Table of Contents (Show / Hide)
Près de deux semaines après la cyberattaque déstabilisant toujours son réseau informatique, le Centre hospitalier Sud Francilien (CHSF) de Corbeil-Essonnes ne peut plus prendre en charge que la moitié des urgences, a indiqué sa direction dans un communiqué adressé vendredi à l'AFP.
Depuis l'attaque informatique de l'hôpital avec la demande de rançon du 21 août, le Samu de l'Essonne oriente toujours les patients en urgence "nécessitant une prise en charge complexe" vers d'autres établissements franciliens, ce qui entraîne la diminution de moitié de l'activité des urgences adultes au CHSF, indique la direction générale dans un point de situation daté du 31 août.
Environ 90 patients sont accueillis par cet hôpital du sud-est de Paris par jour contre 230 en activité normale.
Les blocs opératoires fonctionnels
La direction a également précisé que "près de 500 patients stables (étaient) hospitalisés dans l'établissement" et que seuls avaient été transférés "par précaution" 13 nourrissons en soins intensifs et en réanimation de néonatalogie la semaine dernière.
L'hôpital peut de nouveau faire fonctionner ses blocs opératoires. Les services de gynécologie-obstétrique ainsi que les consultations et soins en hôpital de jour fonctionnent également. Cependant, la direction constate "des désistements de patients programmés (en consultation ou au bloc), ce qui pénalise le suivi", avertit-elle.
Les dossiers patients extraits des archives sont désormais en version papier et non numérique et "les prescriptions médicales sont manuscrites". De même, "les moyens de communication sont limités", déplore la direction.
Vendredi dernier, le ministre de la Santé François Braun s'était déplacé dans l'hôpital de Corbeil-Essonnes et avait assuré que "la santé des Français ne serait pas prise en otage", annonçant le déblocage de 20 millions d'euros supplémentaires pour la protection des établissements de santé.
Pour lutter contre le phénomène en expansion, l'État avait annoncé consacrer à la cybersécurité des établissements de santé une enveloppe de 25 millions d'euros pour 2021 et 2022.
Le CHSF a été victime d'une attaque informatique dans la nuit de samedi au dimanche 21 août vers 1 heure. Une demande de rançon de 10 millions de dollars a été exigée par le ou les hackers.
Le parquet de Paris a ouvert une enquête pour intrusion dans le système informatique et tentative d'extorsion en bande organisée, supervisée par sa section cybercriminalité. Les investigations ont été confiées aux gendarmes du Centre de lutte contre les criminalités numériques.