Le gouvernement d’Haïti et le bureau de l'Onu à Port-au-Prince ont lancé ce mardi 15 novembre 2022 un appel à lever 145,6 millions de dollars pour faire face à une épidémie résurgente de choléra, qui a déjà provoqué la mort de 161 personnes dans le pays depuis octobre.
Au début du mois d’octobre, l'Onu alertait déjà sur le risque d’explosion de l’épidémie de choléra dans le pays, l’un des plus pauvres au monde.
802 cas confirmés, plus de 8 000 cas suspects
Le très pauvre pays des Caraïbes, déjà frappé par une grave crise humanitaire et sécuritaire, fait face depuis début octobre à un retour de cette maladie qui avait fait plus de 10 000 morts entre 2010 et 2019.
Le ministère de la Santé publique a rapporté 8 708 cas suspects, 7 623 cas hospitalisés et 802 cas confirmés dans son bulletin épidémiologique de lundi. L’épidémie évolue dans 7 des 10 départements du pays.
« Le choléra est une maladie évitable et traitable, et, fortes de leur expérience et de leur savoir-faire, les institutions nationales ont rapidement mis sur pied une stratégie de réponse avec l’appui indéfectible de l’ensemble de la communauté humanitaire locale et internationale », a déclaré dans un communiqué la coordinatrice humanitaire de l'Onu dans le pays, Ulrika Richardson.
Aider 1,4 million de personnes en zone affectée
Le compte Twitter de la Primature en Haïti a indiqué que le chef du gouvernement, Ariel Henry, avait pris part à la cérémonie de l’appel au financement.
Les fonds levés à la suite de cet appel devraient « apporter une aide vitale à 1,4 million de personnes vivant dans les zones les plus affectées », ajoute le communiqué de l'Onu.
« La crise du choléra frappe de plein fouet des populations déjà vulnérables », note l'Onu, citant le récent rapport du Programme alimentaire mondial (PAM) qui rapport que, pour la première fois en Haïti, quelque 19 000 personnes ont basculé dans l’urgence alimentaire la plus aiguë, devant se contenter d’un seul repas par jour composé d’aliments de mauvaise qualité.
S’ajoute à cette insécurité alimentaire une insécurité globale : depuis juin 2021, près de 100 000 personnes ont dû fuir leurs quartiers pour échapper aux violences des bandes armées, relève encore le communiqué du bureau des Nations unies.
Ouest-France