Infirmière mortellement poignardée à l’hôpital de Reims : ce que l’on sait
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L’infirmière de 37 ans agressée au couteau au CHU de Reims lundi après-midi a finalement succombé à ses blessures, a annoncé le ministre de la Santé François Braun
« Je viens d’apprendre avec une immense tristesse le décès de Carène, infirmière de 38 ans violemment agressée hier au CHU de Reims ». Le Ministre de la Santé François Braun confirme mardi matin la mort de l’infirmière de l’hôpital de Reims, blessée la veille lors d’une attaque au couteau par un individu qui s’en est également pris à une secrétaire médicale. Cette dernière, âgée de 56 ans, a également été prise en charge et se trouvait lundi soir dans « un état extrêmement critique », selon le ministre de la Santé après une visite à l’hôpital.
Troubles sévères
L’agression aurait été commise par « un homme de 59 ans, rémois, avec des antécédents psychiatriques », a relaté le ministre. Le suspect aurait tenu des propos incohérents en brandissant un couteau de cuisine dans un vestiaire situé dans les locaux de la médecine du travail. Il aurait d’abord poignardé l’infirmière avant de s’en prendre à la secrétaire.
Le mis en cause, rapidement interpellé après avoir tenté de prendre la fuite, « semble avoir agi sans mobile apparent, d’autant qu’il n’avait pas de rendez-vous dans ce service » de « médecine et santé au travail », selon un communiqué de la procureure de Reims, Matthieu Bourrette. Il « semble souffrir de troubles sévères et fait l’objet depuis plusieurs années d’une mesure de curatelle renforcée ».
Il avait bénéficié en juin 2022 d’un non-lieu « pour irresponsabilité pénale », après avoir été « mis en examen à Châlons-en-Champagne pour des faits de violences aggravées », a-t-il ajouté. « Ce dossier devait tout prochainement être évoqué par la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Reims pour statuer sur les mesures de sûreté susceptibles d’être prises », est-il précisé dans le communiqué.
La sécurité des soignants en cause
« Malheureusement, les soignants sont de plus en plus visés par des actes de violence. 37 % des professionnels de santé disent en avoir été victimes l’an dernier. Cette violence en milieu de santé, comme à Reims, est absolument intolérable », avait réagi plus tôt le président de la FHP (Fédération de l’hospitalisation privée), Lamine Gharbi. Dans un communiqué, la fédération hospitalière de France (FHF) a également souligné que « cette agression » s’inscrivait « dans un contexte plus général marqué, ces dernières années, par plusieurs faits de violence physique ou verbale dans les hôpitaux publics ».
Le ministre de la Santé avait déjà annoncé vouloir réunir « avant la fin de la semaine un comité avec toutes les parties prenantes, les syndicats, les professionnels » pour « voir ce que l’on peut faire pour garantir encore plus de sécurité pour les soignants », a promis François Braun lors de son point presse à l’hôpital.
Si les incivilités sont fréquentes dans les hôpitaux, les agressions graves sur des personnels soignants dans les établissements de santé restent relativement rares. Parmi les derniers cas, en février, cinq membres du personnel avaient été blessés par un patient aux urgences de l’hôpital Ambroise-Paré à Boulogne (Hauts-de-Seine).
En septembre 2020, des personnes du service des urgences de l’hôpital Robert-Debré à Paris ont été blessées par un homme « clairement alcoolisé » et en janvier 2019, un patient avait agressé trois membres du personnel aux urgences de l’hôpital Saint-Antoine, à Paris. Les attaques les plus graves ont eu lieu dans des établissements psychiatriques.
En avril 2002, un infirmier de l’hôpital psychiatrique de Bron (Rhône) avait été mortellement blessé au couteau par un jeune homme de 19 ans soigné pour schizophrénie. En décembre 2004, une infirmière et une aide-soignante de l’hôpital psychiatrique de Pau (Pyrénées-Atlantiques) avaient été tuées durant leur nuit de garde par un ancien patient de 21 ans, souffrant lui aussi de schizophrénie.