Boris Johnson a-t-il sciemment trompé le Parlement ? L’affaire des fêtes organisées à Downing Street pendant les confinements impliquant le dirigeant conservateur est débattue ce jeudi au Parlement. L’opposition a déposé une motion de débat à la Chambre des communes pour savoir si le Premier ministre a sciemment trompé le Parlement en répétant maintes fois au palais de Westminster qu’il avait respecté toutes les règles. En visite en Inde, il sera absent jeudi du Parlement.
A l’issue des discussions, les députés britanniques voteront sur une éventuelle procédure parlementaire pouvant pousser le Premier ministre britannique à la démission. La motion a peu de chances de passer compte tenu de la large majorité conservatrice à la Chambre des communes. De nombreux députés qui avaient un temps demandé le départ de Boris Johnson jugent par ailleurs qu’il est désormais peu opportun de le chasser de Downing Street dans le contexte de la guerre en Ukraine. Mais ce débat, qui donnera surtout une idée du niveau de soutien de ses troupes, empêche Boris Johnson, déterminé à rester au pouvoir, de tourner la page de ce scandale.
« Homme sans honte »
Tentant d’apaiser les esprits et de gagner du temps, le gouvernement a déposé de son côté un amendement pour repousser à après la conclusion de l’enquête policière et d’une enquête administrative distincte le vote sur le transfert de l’affaire au Comité des Privilèges, une commission parlementaire en charge de ce genre de questions. Saisi, ce comité peut enquêter et, le cas échéant, recommander des sanctions, dont l’étendue et la portée ne sont pas claires. Mais le code ministériel dispose qu’un ministre ayant trompé sciemment le Parlement doit démissionner.
« Nous pressons les députés conservateurs à faire le bon choix : respecter le sacrifice de leurs électeurs pendant la pandémie, dire que le public avait eu raison de respecter les règles », a enjoint le chef du Labour, Keir Starmer. Le leader de l’opposition a qualifié mardi Boris Johnson d'« homme sans honte », appelant les députés de la majorité à se débarrasser de leur chef pour restaurer « décence, honnêteté et intégrité » dans la vie politique britannique.
20 Minutes