« Aussi violent qu’un accouchement » : le témoignage poignant de femmes victimes de leur implant urinaire
Au moins 80 patientes ont déposé place auprès du parquet de Paris après qu’on leur ait posé un implant uro-gynécologique ayant provoqué des complications très handicapantes.
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Un implant uro-gynécologique a provoqué des complications handicapantes pour au moins 80 patientes ayant déposé place auprès du parquet de Paris. Les victimes décrivent des douleurs insupportables.
Des coups de couteau, une douleur digne d'un accouchement ou l'impression de se faire "arracher les entrailles". Trois femmes victimes de complications après la pose d'un implant uro-gynécologique ont pris la parole auprès de Sud-Ouest pour fait part de leur calvaire.
Trois patientes opérées dans une même clinique à Pau après une descente d'organes se sont vues poser une bandelette sous-utérale ou "TOT". Parfois sans même en avoir été informées.
Paula, Annabela et Maria-Céleste ont vécu ou vivent encore de lourdes complications consécutives à la pose de ce dispositif. Des douleurs qu'elles peinent à faire reconnaître par le système médical, certains médecins allant jusqu'à suggérer que leurs souffrances ne soient que "psychologiques".
80 plaintes déposées
Les symptômes étaient pourtant bien réels. "(C'est) comme un accouchement, aussi violent mais tous les jours", confie Annabela au quotidien régional, ajoutant qu'elle a dû endurer vingt infections urinaires en l'espace de six mois, le tout en étant contrainte de renoncer à sa vie intime en raison de ces douleurs insupportables.
"Ma bandelette a été posée trop serrée et je suis handicapée à vie", témoigne pour sa part Maria-Céleste, 70 ans, opérée en 2011 et souffrante depuis.
Ces trois victimes ne sont pas les seules à manifester des complications. En tout, 80 plaintes ont été déposées contre X auprès du parquet de Paris, comme l'ont précisé les quatre avocates parisiennes en charge de 78 des plaignantes.
Un défaut d'information
Hélène Patte, l'une des avocates des plaignantes, souligne que ces plaintes ne "visent personne en particulier" et précise que "l'enquête vient de démarrer". D'autres victimes pourraient suivre, selon le quotidien régional.
"Cet implant fait l'objet d'un moratoire au Royaume-Uni, en Australie, en Irlande aussi. Le dispositif en polypropylène passe sous l'urètre pour le soutenir. Lorsque le périnée est défaillant, parfois il y a tellement d'adhérences avec les autres organises qu'il est impossible de le retirer", explique celle qui exerce au barreau de Paris.
La Haute autorité de la Santé (HAS) estime à 2,8% la part des patients sujettes à des complications, le collectif de victimes françaises l'évalue plutôt à 10%. L'un des objectifs de cette action en justice est d'obtenir davantage de transparence pour les femmes nécessitant ce type d'intervention chirurgicale. Les patientes n'auraient pas été informées sur les potentiels effets indésirables de ces dispositifs.
"Dans l'hypothèse où il existe 1% d'effets indésirables, ce chiffre doit être signalé aux patientes avant l'intervention", appuient les avocates des plaignantes.