Quelles sont les attentes concernant l'organisation, les stades et le nombre d'équipes participantes au Mondial 2026 ?
La Coupe du monde 2022 organisée par le Qatar restera dans les mémoires comme la Coupe du monde de football la plus "serrée" de l'histoire, et le président de la FIFA, Gianni Infantino, l'a décrite comme "la meilleure Coupe du monde de tous les temps", mais la Coupe du monde 2026 sera complètement différente.
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QUEL FORMAT POUR LE MONDIAL 2026 ?
Une Coupe du monde à 48 équipes n’est pas forcément une bonne nouvelle pour la qualité du rendez-vous quadriennal, alors que le format à 32 nations, inauguré en 1998, présentait une compétition équilibrée avec un écrémage certain après le premier tour (50% de nations éliminées) et un règlement clair et net, sans meilleurs troisièmes à qualifier - comme ce fut le cas entre 1986 et 1994.
L’édition 2026 marquera le grand retour des meilleurs troisièmes sur la scène planétaire mais, au moins, la FIFA a décidé de conserver un premier tour avec groupes de quatre équipes. Pendant des mois, le spectre de groupes à trois a flotté dans l’air. Il présentait le désavantage d’augmenter la possibilité de collusions entre équipes dès leur deuxième match, ce qui aurait fait mauvais genre.
La FIFA a reculé et finalement conservé le système de premier tour actuel. Seul changement, mais de taille : on va passer de 8 à 12 groupes.
Le Mondial 2022, son suspense du premier tour - aucune équipe à 9 points - et un scénario fou (dans le groupe Espagne, Japon, Allemagne et Costa Rica) ont définitivement convaincu les têtes pensantes de la fédération internationale.
HUIT GROUPES DE DOUZE, ÇA CHANGE QUOI ?
Beaucoup de choses. Et notamment sur le chemin du Graal. Le champion du monde devra maintenant disputer 8 matches pour décrocher le titre. Jamais, dans l’histoire, le chemin n’a été aussi long. Il était constitué de sept étapes depuis 1974.
Huit matches, c’est un tour de plus : le 16e de finale. Parce qu’après la première phase, 32 équipes seront encore en lice et seulement 16 formations auront dit adieu au Mondial. Ce qui est trop peu.
Seront qualifiés les 2 premiers de chaque groupe, soit 24 équipes. Plus les 8 meilleurs troisièmes, qui viendront compléter le tableau et complexifier les projections, comme à l’Euro depuis 2016.
Ajouter un tour et conserver des groupes de quatre au premier tour, c’est augmenter la compétition de 40 matches et la rallonger de facto dans le temps. La Coupe du monde 2022 était composée de 64 rencontres. La prochaine se jouera sur 104 rencontres. Sacrée expansion (ndlr : avec des groupes de trois, la Coupe du monde se serait jouée en 80 rencontres).
QUELLES CONSÉQUENCES ?
Pour la FIFA, elles sont radieuses. Du moins, économiquement parlant. Le New York Times, qui a révélé l’information mardi matin, juge que l'institution vise 11 milliards de dollars de revenus d’ici la fin du prochain Mondial. En guise de comparaison, le cycle 2018-2022 avait rapporté 4 milliards à la fédération internationale présidée par Gianni Infantino. Plus de qualifiés, plus de matches, c’est plus de recettes et, surtout de droits TV, parce que 16 qualifiés de plus, c’est 16 pays très concernés par les joutes planétaires de l’été 2026.
Pour l’organisateur, c’est un sacré casse-tête. Car les 16 villes retenues, sur trois pays (Canada, Etats-Unis, Mexique), vont devoir libérer d’autres dates alors que les enceintes ne sont pas simplement réservées à la pratique du football. Concerts et autres manifestations sportives sont habituellement programmées dans les stades retenus, tels que le SoFi Stadium de Los Angeles ou le MetLife Stadium d’East Rutherford.
Pour les prochains organisateurs, c’est possiblement un repoussoir. Si un pays comme les Etats-Unis, avec ses infrastructures, ses capacités hôtelières, organise une Coupe du monde avec ses voisins, quel pays pourra à l’avenir accueillir le Mondial et ses 104 matches ? Même en s’y mettant à plusieurs, l’Amérique du Sud, qui vise 2030 et la Coupe du monde du centenaire, peut-elle tenir le choc ? Hormis les richissimes états du golfe (et encore), le coût de la compétition reine va devenir exorbitant.
Pour la qualité de la compétition, c’est également un point d’interrogation. Car 48 équipes, c’est une ouverture conséquente. Reste à espérer que le niveau général n’en patira pas. 104 matches, c’est une compétition à rallonge. La FIFA va tenter de la faire tenir en 56 jours, préparation comprise. Les joueurs devront être libérés au 25 mai et la finale jouée le 19 juillet. Reste à savoir sur combien de jours la Coupe du monde sera organisée en tant que telle. Quid de la préparation ? On peut difficilement imaginer qu'elle s'étende sur plus de deux semaines. Pour rappel, l'automne dernier, au Qatar, il y avait eu six jours pleins entre la coupure des championnats et le match d'ouverture.
Pour le football de clubs et les joueurs, le calendrier, déjà surchargé, sera rempli jusqu’à la gueule en 2025/2026. Même si Victor Montagliani, patron de la Concacaf, juge que "ça ne touche qu’un pourcent des joueurs", cela aura des conséquences qui vont au-delà de Kylian Mbappé et les autres heureux élus. D'autant que la création d'une Coupe du monde des clubs à 32 équipes, dès 2025, a également été entérinée ce mardi. Mais cela ne pose aucun prproblème à la FIFA, semble-t-il.