Rugby : Patrice Lagisquet sera à la coupe du Monde avec le Portugal
Sous la férule de l’emblématique sélectionneur français Patrice Lagisquet, l'équipe du Portugal participera, pour la deuxième fois de son histoire, au plus grand événement rugbystique de la planète. L'occasion de mettre un coup de projecteur sur ce sport dans un pays où le rugby reste quasi-amateur.
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France Bleu Gironde : Au Portugal, le football écrase tous les autres sports. Mais le rugby commence à faire parler de lui !
Patrice Lagisquet : C'est vrai qu'il y a de plus en plus de monde pour les matchs de l'équipe nationale. Je crois qu'on a même battu le record d'affluence lors du match contre le Japon à Coimbra avec 14 000 spectateurs. Je crois que pour la demi-finale contre l'Espagne, il devait y avoir 7 000 spectateurs. Donc ça prend. Il y a de l'ambiance, il y a eu des matches télévisés sur la télé publique. Maintenant il y a un accord avec une chaîne privée.
On commence à avoir un suivi, avoir une audience qui est de plus en plus importante. Et c'est vrai que la fédération espère que la Coupe du monde, avec son retentissement, permettra de susciter de l'engouement chez les jeunes et permettra à la fédération d'aller chercher quelques milliers de licenciés supplémentaires.
Vos adversaires à la coupe du Monde (Australie, Pays de Galles, Fidji et Géorgie) sont de sérieux clients. Vous venez pour apprendre ?
Oui, on ne peut pas avoir de prétention. On est la dernière équipe qui s'est qualifiée pour la Coupe du monde. Alors même si aujourd'hui on est mieux classé que pas mal de nations qui seront elles aussi qualifiées pour la Coupe du monde, puisqu'on est 16ième nation mondiale, on a quand même bien progressé. On était 26ᵉ il y a encore trois ans. Allez, on va dire que si on réussissait à gagner un match, ce serait extraordinaire. Pour nous, ce serait un résultat exceptionnel. On a une marge de progression importante quand même en termes de physique. Mais bon, on ne va pas se permettre d'être prétentieux, loin de là, lorsqu'on aborde une telle compétition.
Quel style de jeu développez-vous ?
Un jeu offensif. C'est un jeu qui se veut spectaculaire, mais c'est surtout lié aux qualités des joueurs portugais et leur qualité principale, c'est le déplacement, la qualité technique, la lecture de jeu. Ce sont des joueurs vraiment qui ont une capacité à très bien lire le jeu. Et c'est vrai qu'aujourd'hui, il y a même des joueurs portugais qui évoluent dans des championnats français, des jeunes joueurs portugais et qui sont en train de percer, qui partent pour faire de très jolies carrières. Je n'ai fait que proposer un système de jeu qui était adapté à ces qualités-là. Sans oublier les qualités de déplacement des avants qui ont une grande mobilité. Même si aujourd'hui on a quand même pas mal de joueurs qui évoluent en Top14, Pro D2 ou National 1 pour composer notre cinq de devant et qui ont plus la culture du rugby français.
Vous semblez être très heureux à la tête de cette sélection ?
Je prends énormément de plaisir avec ce groupe de joueurs, que ce soit des joueurs qui viennent de France avec les joueurs pros parce qu'eux aussi viennent prendre du plaisir avec cette équipe. Il n'y a pas d'argent, ils ne touchent pas, ils ne sont pas rémunérés. La plupart viennent parce qu'ils prennent du plaisir à jouer dans cette équipe qui a développé une certaine identité. Et il y a du caractère dans cette équipe. J'apprécie la relation qu'on a développé au cours de ces trois saisons pour aller chercher la qualification.