E-sport: la Corée du Sud remporte la finale des Worlds de League of Legends
Devant son public, l’équipe coréenne de T1 a remporté les Worlds 2023 de League of Legends. En finale, T1 a corrigé Weibo Gaming (Chine) dans une rencontre à sens unique (3-0). Sang-hyeok « Faker » Lee entre un peu plus dans l’histoire en devenant le seul joueur à avoir remporté quatre titres de champions du monde.
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Les Mondiaux de League of Legends s'achèveront dimanche matin, à Séoul. Pays pionnier dans l'esport, la Corée du Sud occupe une place spéciale chez les fans à travers le monde, amplifiant l'intérêt pour la compétition. À domicile, les supporters locaux veulent, eux, voir T1 et sa star Faker triompher.
Le débat n'existe plus. Quand il s'agit de définir quel est le plus gros tournoi de l'année, le moment le plus attendu, tous jeux confondus, du calendrier international de l'esport, les Championnats du monde de League of Legends prennent le pas sur le reste. Chaque année, pendant un mois, les meilleures équipes de la planète ferraillent pour le titre suprême devant des millions de spectateurs. Et chaque année, une fois la finale achevée, le même sentiment de vide et d'impatience d'y retourner onze mois plus tard.
L'édition 2023 des Worlds s'achèvera ce dimanche (9h00, heure française) à Séoul, en Corée du Sud. Comme en 2014 et en 2018. Un pays hôte pas comme les autres qui a amplifié l'intérêt porté au tournoi, en lui offrant un truc en plus, un goût à part, très spécial : si le football a pour terre sainte le Brésil, il en va de même pour le pays du Matin calme et le sport électronique.
« L'esport est né en Corée du Sud »
« L'esport est né en Corée du Sud », affirmait il y a quelques années déjà l'une de ses principales figures : Yong-jun « Caster Jun » Jeon. Si le commentateur et présentateur, 51 ans, star des cérémonies d'ouverture pour son style très expressif, intense et ses envolées lyriques dans sa langue natale, tempère un peu son propos aujourd'hui - « les premiers jeux populaires n'ont pas été développés ici » -, il considère toujours le pays comme « un pionnier ». « La Corée du Sud a appliqué les formats du sport traditionnel à l'esport en premier », assure-t-il. À raison.
Vingt ans après Starcraft et les débuts de la passion pour l'esport, cette précocité se fait ressentir sur LoL et ses Mondiaux. Depuis 2013 inclus, jamais une équipe n'a gagné la compétition sans avoir au moins deux joueurs sud-coréens dans son effectif (de cinq). Si la Chine cravache pour combler l'écart et a d'ailleurs remporté trois des cinq dernières éditions, elle s'appuie beaucoup sur les forces de son voisin. Et n'est pas encore considérée au même niveau que lui par les observateurs.
Des places revendues pour dix fois leur prix initial au marché noir
À Séoul, où des mots du vocabulaire de League of Legends font partie du langage courant, beaucoup de touristes et acteurs du milieu de l'esport ont profité de l'organisation des Worlds pour passer du temps dans le pays. En pèlerinage. Ou pour s'entraîner. Il n'est ainsi pas rare de croiser des Français à Hongdae, l'un des quartiers festifs, au « LoL Park », lieu permanent dédié à l'esport situé près du centre de la ville, ou dans l'immense fan zone des Worlds, installée avec la bénédiction de la mairie à Gwanghwamun, l'un des lieux les plus touristiques. Venus par dizaines, certains cherchaient encore l'une des 18 000 places pour la finale ces derniers jours, revendues pour plusieurs centaines voire milliers d'euros au marché noir.
Il faut dire que l'affiche de la rencontre détonne : au Gocheok Sky Dome, le club sud-coréen le plus populaire, T1, foyer de Sang-hyeok « Faker » Lee, la grande star internationale de l'esport et « trésor national » de son pays, affrontera la surprise chinoise de Weibo. Déjà titré en 2013, Faker n'avait pas joué les Worlds en 2014, ratant un rendez-vous avec 30 000 personnes au Stade de la Coupe du Monde de Séoul. En 2018 non plus. L'édition d'il y a cinq ans avait d'ailleurs été calamiteuse pour la Corée du Sud, qui n'avait pas placé une seule équipe dans le dernier carré.
Sans T1, ce scénario catastrophe aurait pu se reproduire et la structure porte tous les espoirs du pays sur ses épaules. « Je suis content d'avoir l'opportunité de disputer la finale des Worlds ici, glissait Faker en conférence de presse mercredi. C'est important pour moi, je n'avais pas pu le faire auparavant. Mais grâce à ces expériences passées, j'ai pu poursuivre ce challenge. Je suis content de l'avoir fait ».
La Corée du Sud n'est pas non plus ubiquiste dans le sport électronique et la popularité de la discipline ne dépasse pas celles du football ou du base-ball. Elle ne gagne pas sur tous les jeux (la densité de joueurs professionnels sur les titres populaires dans le pays impressionne toutefois) et les 50 millions d'habitants du pays ne regarderont pas la finale des Worlds en direct comme ils pourraient le faire pour une Coupe du monde de foot avec Heung-min Son ou Kang-in Lee.
Mais ils seront tout de même plusieurs millions à suivre la rencontre dimanche matin. Pour soutenir Faker dans sa quête d'un quatrième titre au parfum très particulier. Parce qu'il s'agirait du premier sur son sol. Celui de l'esport.