Euro féminin : match sans enjeux contre l'Islande pour les Bleues, amputées de Katoto
L'équipe de France féminine de football est d'ores et déjà qualifiée pour les quarts de finale de l'Euro féminin qui se joue en Angleterre. Le match qu'elle joue ce lundi soir est donc sans enjeux, mais les Bleues veulent rester dans une bonne dynamique, il en va de leur confiance pour la suite de la compétition.
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Ce sont les plus jeunes du groupe. Elles sont quatre. Elles ne sont pas encore les quatre Fantastiques, mais pourraient un jour le devenir. Melvine Malard (22 ans), Justine Lerond (22 ans), Selma Bacha (21 ans) et Sandy Baltimore (22 ans) sont les représentantes de la génération 2000. La seconde génération dorée des équipes de France jeunes après celle de Mbock, Toletti, Tounkara qui avait fait le doublé Coupe du monde U17 - Euro U19 au début des années 2010.
Ces quatre joueuses, déjà fantastiques par leur précocité, ont, elles, remporté ensemble l’Euro U19 en 2019. Trois ans plus tard, elles vivent leur première compétition internationale avec les A. « On est très fières. Quand on se regarde, on se dit qu’on est la génération 2000. Ça fait toujours plaisir qu’une génération réussisse », sourit Selma Bacha, la plus jeune de toutes, mais déjà 8 sélections, 61 matches de D1 et 34 de Ligue des champions au compteur avec l’Olympique Lyonnais.
Premiers pas au château
Si leur arrivée chez les A s’est faite à des rythmes différents, ces pépites ont toujours gardé un lien. « Ça fait 8 ans qu’on se connaît, c’est forcément plus fort entre nous », souligne Justine Lerond, qui devrait rejoindre un club de D1 après avoir gardé les cages du FC Metz à 90 reprises entre la première et deuxième division. Selma Bacha complète : « Ce ne sont pas que des coéquipières, ce sont des amies. En dehors du terrain, on rigole, on s’envoie des messages. On prend des nouvelles. »
Pendant la préparation à Clairefontaine, elles ont, ensemble, fait la découverte de certains privilèges réservés aux « grandes ». « Dormir au château, c’est magnifique, souriait la latérale gauche de l’OL. En jeunes, on sortait de la résidence et on marchait jusqu’à la cantine. Là, tout est sur place. On s’occupe juste du rectangle vert. Sur le terrain, on joue avec les meilleures joueuses françaises, parfois les meilleures du monde. C’est un peu plus dur mais il faut s’accrocher. »
Préparer l’avenir
Et même si elles se sont gentiment fait bizuter – « Parfois au taureau, ce sont les plus jeunes qui doivent aller au milieu (rires) » – Corinne Diacre compte bien sur les plus jeunes de son groupe. « Je pense qu’on peut apporter notre jeunesse, comme la coach l’a dit, confirme Selma Bacha. Et un peu de folie dans le jeu de l’équipe de France. »
La sélectionneuse l’a plusieurs fois rappelée depuis un an, ces nouvelles têtes amènent de la « fraîcheur » au sein d’un collectif qu’elle a voulu renouveler après l’échec de la Coupe du monde 2019. « À un moment donné, il faut faire de la place aux jeunes, sinon l’expérience elles ne l’auront jamais. C’est comme quand vous donnez un CV pour une première embauche. Si on vous dit “expérience exigée”, mais si à un moment il n’y en a pas un qui vous donne votre chance pour démarrer dans la vie, vous n’aurez jamais d’expérience. Dans le foot c’est pareil, avait confié Corinne Diacre dans nos colonnes avant de dévoiler sa liste. Quand on lance une jeune, on sait qu’elle ne va pas être performante tout de suite, qu’il va y avoir des petites choses à rectifier, que tout ne sera pas parfait. Mais, justement, plus on va les lancer jeunes, plus tard ça sera plus facile. »
En emmenant dans ses bagages en Angleterre ces quatre jeunes pousses, la sélectionneuse construit déjà pour l’avenir. Car dans un an, la France sera présente en Australie et en Nouvelle-Zélande pour la Coupe du monde 2023. Une compétition que les Bleues ambitionneront forcément de remporter. Avant les Jeux olympiques à Paris en 2024.
De beaux bébés
Corinne Diacre prépare donc l’avenir, mais surtout le présent. Car Melvine Malard, Justine Lerond, Selma Bacha et Sandy Baltimore sont déjà de beaux bébés. À travers l’expérience accumulée avec les équipes de France jeunes, elles ont les pieds bien ancrés au sol. « On sait comment gérer les coups de bas, on sait que c’est passager et qu’on va avoir tellement une belle expérience qu’après on ne se souviendra que du bon », nous expliquait à Clairefontaine la gardienne, d’un air posé.
Quant aux trois joueuses de champ, elles boxent au quotidien dans la catégorie poids lourds. Pures produits de la formation lyonnaise, Selma Bacha et Melvine Malard (15 sélections, 4 buts, 52 apparitions en D1, 22 en Ligue des champions) font désormais partie intégrante d’un effectif sacré champion d’Europe en mai dernier. Pendant ce temps-là, Sandy Baltimore (16 sélections, 2 buts, 74 apparitions en D1, 24 en Ligue des champions) s’est définitivement installée sur l’aile gauche de l’attaque parisienne, malgré la concurrence au sein de de l’une des plus grosses écuries européennes.
En équipe de France, ces quatre Fantastiques patientent pour le moment dans l’ombre de leurs aînées. Et se tiennent prêtes à passer à l’action.