Bronchiolite à Virus Respiratoire Syncytial (VRS)
Le virus respiratoire syncytial (VRS) provoque une infection des poumons et des voies respiratoires.
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La bronchiolite est une infection virale qui touche chaque année les voies respiratoires inférieures de 30 % des enfants de moins de deux ans. Le virus respiratoire syncytial (ou VRS) en est responsable dans près de 80 % des cas, même si d'autres virus peuvent en être la cause (rhinovirus, adénovirus, virus de la grippe, entérovirus, etc.).
Famille virale et mécanisme d’infection
Contrairement à la plupart des êtres vivants qui portent l'information génétique sur une molécule d'ADN double brin, le VRS est un virus « à ARN » qui stocke son matériel génétique sur une molécule d'ARN simple brin. L'ARN est enveloppé d'une nucléoprotéine qui joue un rôle crucial dans la transmission du virus à un individu.
Pour rappel, lorsqu'un virus pénètre dans les cellules (pulmonaires ici), il détourne la machinerie cellulaire de l'hôte pour produire un grand nombre de nouveaux exemplaires du virus. Ces derniers peuvent alors infecter d'autres cellules ou être transmis à un autre individu. L'enveloppe de nucléoprotéine permet de protéger l'ARN viral des défenses immunitaires de l'hôte et concourt à sa multiplication, par présentation de l'ARN à l'enzyme virale qui le recopie.
Afin de mieux comprendre la façon dont le virus se multiplie dans la cellule infectée, des chercheurs ont étudié la structure tridimensionnelle de ce complexe formé par l'ARN et la nucléoprotéine lors d’une précédente étude. Dans le détail, les nucléoprotéines s'associent les unes aux autres tout au long de l'ARN, en formant une chaîne. Chaque nucléoprotéine est formée de deux domaines qui enferment l'ARN (comme une pince). L'hypothèse des chercheurs est que, lors de la multiplication virale, la pince s'ouvre pour ne laisser passer que l'enzyme qui lit l'information génétique de la séquence d'ARN. L'ARN viral serait ainsi toujours protégé au sein du complexe.
Pourquoi les nourrissons ?
Si les adultes peuvent être touchés par la bronchiolite (de manière asymptomatique), la maladie est bien plus fréquemment observée chez les nourrissons de moins de 6 mois. La raison se trouverait du côté des défenses immunitaires d'après une équipe de l'Institut Pasteur. Les chercheurs ont identifié une population de lymphocytes B que le VRS infecte en priorité, et qui serait uniquement présente chez les très jeunes enfants.
Point épidémiologique en France
Après l'alerte pré-épidémique du mois dernier dans cinq régions françaises, c'est désormais l'ensemble du pays qui est touché par l'épidémie de bronchiolite. Dans son bulletin épidémiologique hebdomadaire, Santé publique France rapporte que les hospitalisations pour bronchiolite représentent 50 % des hospitalisations à la suite d'un passage aux urgences chez les enfants de moins de deux ans la semaine passée. Ce pourcentage était d'environ 40 % lors des pics des saisons précédentes.
Hier, le gouvernement a annoncé le déclenchement d'un plan d'urgence national, prévu pour les situations sanitaires exceptionnelles. En effet, l'AFP indique que le « nombre de passages aux urgences et d'hospitalisations pour bronchiolite est très élevé, et à des niveaux supérieurs à ceux observés aux pics épidémiques depuis plus de 10 ans » ! En cette période de crise hospitalière, ce déclenchement permet que l'ensemble de l'hôpital se focalise sur ce problème en particulier.
Bronchiolite : 5 régions en alerte pré-épidémique en France métropolitaine
Tous les hivers, le virus de la bronchiolite infecte près de 500.000 nourrissons de moins de deux ans. Depuis fin septembre, l'épidémie se réveille doucement en France : cinq régions sont en « vigilance orange ».
À l'approche de l'hiver, Santé publique France surveille la circulation du virus respiratoire syncitial, le VRS, principal responsable de la bronchiolite du nourrisson, une maladie respiratoire qui touche 30 % des enfants de moins de deux ans chaque année, soit 480.000 cas annuels. En ce début octobre, déjà cinq régions de France métropolitaine sont en phase pré-épidémique : les Hauts-de-France, l'Ile-de-France, la Nouvelle-Aquitaine, l'Occitanie et la Normandie, en alerte depuis déjà mi-septembre.
L'alerte pré-épidémique témoigne de l'augmentation rapide des cas de bronchiolite depuis plusieurs semaines, sans que cela ne dépasse le seuil épidémique. Les chiffres de Santé publique France montrent que les hospitalisations pour la bronchiolite ont augmenté de 41 % entre la semaine 38 et la semaine 39. Sur les 1.491 nourrissons accueillis aux urgences pour des symptômes de la bronchiolite, 456 ont dû être hospitalisés - un chiffre en augmentation de 27 % en comparaison à la semaine 38. Les actes de SOS Médecin pour prendre en charge la bronchiolite ont aussi bondi de 28 %.
Les données actuelles suivent l'évolution qu'a connue l'épidémie de l'hiver 2021-2022, où la Covid-19 circulait aussi. En revanche, si on compare à l'épidémie 2019-2020, celle observée aujourd'hui est en avance de six semaines. Au contraire, l'épidémie 2020-2021 était très tardive, avec un pic atteint seulement en janvier 2021, à cause du confinement prononcé fin octobre 2020.
La bronchiolite, un virus qui revient tous les hivers
La bronchiolite du nourrisson est une maladie respiratoire virale causée par un virus très contagieux, le VRS. Il se transmet facilement d'une personne à une autre via la salive, les éternuements ou la toux ; mais aussi par les surfaces contaminées. Un bébé infecté présente dans un premier temps les symptômes d'un rhume, accompagné d'une toux légère. L'infection évoluant, la toux se renforce et la respiration devient sifflante ; de la fièvre peut apparaître. L'enfant dort mal et a des difficultés pour se nourrir.
La maladie se résorbe spontanément en cinq à dix jours, mais la toux peut perdurer plusieurs semaines. Chez certains enfants, la respiration sifflante peut s'aggraver en détresse respiratoire. Une prise en charge hospitalière est alors requise. Les bronchiolites à répétition exposent aussi les nourrissons à des risques accrus de surinfection bactérienne. Enfin, les prématurés requièrent une vigilance renforcée. La maladie nécessite une hospitalisation dans 2 à 3 % des cas, elle est mortelle dans moins de 1 % des cas.Un vaccin Sanofi en conception
Dans tous les cas, il convient de consulter un médecin ou un pédiatre à l'apparition des symptômes pour confirmer le diagnostic et adapter la prise en charge à l'enfant. Le 16 septembre 2022, Sanofi a reçu le soutien de l'Agence européenne du médicament à propos de l'autorisation de son vaccin contre la bronchiolite à VRS, Beyfortus®, développé conjointement avec Astra-Zeneca. Selon les données issues d'études cliniques, il protège des formes sévères de la bronchiolite, celles qui nécessitent une hospitalisation. Vaccin à dose unique et dit passif car l'immunisation repose sur l'action d'un anticorps thérapeutique - le nirsevimab - pour neutraliser le virus. Il est destiné à remplacer le Synagis actuellement disponible. Dans les deux cas, ces vaccins sont recommandés pour les prématurées ou les nourrissons à risque comme ceux atteints de cardiomyopathie congénitale, mais pas pour tous les enfants de moins de 2 ans.