Les États-Unis mettent fin aux essais de missiles antisatellites
Pour les Etats-Unis, il est temps d'interdire l'utilisation de satellites en orbite pour les essais balistiques et d'établir une « nouvelle norme internationale pour un comportement responsable dans l'espace.
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Les Etats-Unis ne veulent semble-t-il pas d'une nouvelle guerre des étoiles. La vice-présidente américaine Kamala Harris a déclaré ce lundi que les Etats-Unis ne procéderont plus à des essais de missiles antisatellites (ASAT), dans le but de réduire les débris spatiaux et les dommages qu'ils peuvent causer aux satellites et autres objets spatiaux vitaux. Cet engagement est la première initiative prise dans le cadre d'une série de propositions élaborées par les autorités américaines pour établir des « normes spatiales de sécurité nationale ».
« La destruction d'objets spatiaux par des essais de missiles antisatellites à ascension directe est imprudente et irresponsable », affirme la vice-présidente américaine dans un communiqué. Une formule qui n'est pas sans viser la Russie de Vladimir Poutine, coupable d'avoir procédé en fin d'année dernière à un tir de missile dévastateur dans l'espace. Ce dernier avait été à l'origine d'un nuage de débris situé à une altitude proche de celle de la Station spatiale internationale, mettant ainsi en danger son équipage... parmi lequel se trouvaient alors des cosmonautes russes.
« Les débris à longue durée de vie créés par ces tests menacent maintenant les satellites et autres objets spatiaux qui sont vitaux pour la sécurité, l'économie et les intérêts scientifiques de toutes les nations, et augmentent le risque pour les astronautes dans l'espace. Dans l'ensemble, ces essais mettent en péril la viabilité à long terme de l'espace et compromettent l'exploration et l'utilisation de l'espace par toutes les nations », fait valoir Kamala Harris.
Nettoyer l'espace
Si la décision des Etats-Unis n'est pas sans arrière-pensée, elle fait de notre voisin américain le premier pays à faire une telle déclaration. La position américaine devrait, selon la Maison blanche, pousser d'autres pays à faire de même afin d'établir une « nouvelle norme internationale pour un comportement responsable dans l'espace ».
« Développer une compréhension commune de ce qui constitue des activités spatiales sûres et responsables contribue à un environnement spatial plus stable en réduisant le risque de mauvaise communication et d'erreur de calcul », ajoute Kamala Harris.
Pour la vice-présidente américaine, « c'est d'autant plus important qu'il y a un nombre toujours plus grand d'Etats et d'entités non gouvernementales qui dépendent des services et des biens spatiaux vulnérables aux débris ». Et d'ajouter qu'un tel engagement contribuera à démontrer comment les activités spatiales peuvent être « menées de manière responsable, pacifique et durable ».
« Le nettoyage de l'espace n'est plus optionnel »
Des essais de missiles antisatellites ont déjà été effectués par des pays comme les Etats-Unis, la Chine, l'Inde et la Russie.
Il y a deux ans, l'Agence spatiale européenne (ESA) a conclu un accord de 86 millions d'euros avec ClearSpace SA pour nettoyer l'orbite avec des engins spatiaux équipés de pinces conçues pour attraper les déchets spatiaux. Au moment de l'annonce, le lancement du vaisseau spatial était prévu pour 2025.
« Le nettoyage de l'espace n'est plus optionnel », défend ClearSpace. « L'élimination des débris spatiaux d'origine humaine est devenue nécessaire et relève de notre responsabilité pour que les générations de demain puissent continuer à bénéficier des infrastructures et de l'exploration spatiales. »