Royaume-Uni : Le métro de Londres pratiquement à l'arrêt en raison des grèves
Le métro de Londres est quasi paralysé, ce vendredi 18 août, et le reste du réseau de transports en commun est fortement perturbé par une grève.
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La grogne sociale se poursuit au Royaume-Uni. Après des débrayages en série chez les cheminots, postiers et dockers jeudi, le réseau de transports publics de Londres est pratiquement paralysé vendredi 19 août et restera très perturbé pendant tout le week-end en raison d'un appel à la grève portant sur les salaires et les conditions de travail. Ce mouvement, le plus important depuis des décennies, se poursuit depuis le début de l'été en réaction à l'inflation galopante qui dévore le pouvoir d'achat des Britanniques.
"Il n'y a pratiquement aucun service" dans le métro de Londres, même si "deux lignes offrent une circulation réduite" avec un train toutes les 15 minutes environ, a indiqué à l'AFP une porte-parole de l'opérateur de transports publics TfL. Le trafic des bus, surchargés en raison du repli de nombreux Londoniens sur ce mode de transport, est aussi perturbé.
Devant la station Blackhorse Road, dans le nord-est de Londres, des gens rassemblés attendent l'ouverture de l'Overground, réseau de trains de banlieue qui fonctionne vendredi en service réduit. "Overground seulement, pas de métro aujourd'hui", crie à la cantonade un salarié non-gréviste à l'attention des voyageurs dont un grand nombre n'est pas au courant de la grève.
Nouvelle grève dans les trains samedi
Un nouveau jour de grève est prévu dans les trains samedi. Partout dans le pays, le mot d'ordre est le même : les employés réclament des revalorisations de leur paie en phase avec l'inflation, qui a atteint en juillet 10,1 % sur un an et pourrait dépasser 13 % en octobre.
Les prix sont notamment tirés par les cours du gaz, dont le pays est très dépendant et qui flambent à cause de la guerre en Ukraine, mais aussi par les perturbations des chaînes d'approvisionnement et les pénuries de travailleurs dans la foulée du Covid-19 et du Brexit.
Les négociations avec la multitude d'opérateurs ferroviaires privés du secteur sont dans l'impasse, selon les syndicats. Ces derniers ont par ailleurs rejeté une offre de hausse salariale de 8 % sur deux ans de Network Rail, entreprise publique de gestion des lignes ferroviaires, qu'ils accusent d'être conditionnée à des licenciements massifs.
Le ministre des Transports Grant Shapps, accusé par les syndicats de bloquer la situation, reproche de son côté aux organisations syndicales de refuser des réformes pour moderniser le rail. Il pourrait passer en force, a-t-il assuré vendredi sur Sky News. "Si nous ne pouvons pas mettre en place ces modernisations, nous devrons (les) imposer", a-t-il dit.
Dimanche, les dockers du port de Felixstowe (est de l'Angleterre) – le plus gros pour le fret dans le pays – démarreront à leur tour une grève de huit jours, menaçant de mettre à l'arrêt une grande partie du trafic de marchandises du pays. Postiers, employés de l'opérateur télécoms BT, manutentionnaires d'Amazon, mais aussi avocats pénalistes ou éboueurs ont également débrayé ou prévoient de le faire. Les mouvements pourraient durer au-delà de l'été, et se propager aux fonctionnaires de l'enseignement ou encore de la santé.