La création d'une commission d'historiens français et algériens sur la colonisation
Cette commission mixte aura pour objectif d'étudier « sans tabou » les archives de cette époque, a expliqué le chef de l'Etat au soir de la première journée de son déplacement en Algérie.
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Le travail de mémoire sur l'Algérie se poursuit. Jeudi, au premier jour de sa visite dans le pays , Emmanuel Macron a annoncé l'établissement d'une commission mixte d'historiens algériens et français pour étudier les archives sur la colonisation et la guerre d'Algérie. Evoquant un passé commun « complexe, douloureux », le chef de l'Etat a affirmé avoir pris cette décision avec son homologue Abdelmadjid Tebboune.
« Nous avons décidé ensemble de créer une commission mixte d'historiens » pour « regarder l'ensemble de cette période historique, qui est déterminante pour nous, du début de la colonisation à la guerre de libération, sans tabou, avec une volonté de travail libre, historique, d'accès complet à nos archives », a détaillé Emmanuel Macron.
Devoir de mémoire
Avant son entretien avec Abdelmadjid Tebboune, il était allé déposer une gerbe devant un monument en hommage aux « martyrs » algériens de la guerre d'indépendance. Un geste qui s'inscrit dans le processus « d'apaisement des mémoires » qu'il a lancé dès son premier mandat.
Emmanuel Macron a d'abord reconnu la responsabilité de la France et de son armée dans les meurtres du mathématicien Maurice Audin et de l'avocat Ali Boumendjel . Il s'est aussi vu remettre le rapport Stora - du nom de l'historien Benjamin Stora, présent dans la délégation présidentielle de la visite en cours - qui a émis une vingtaine de recommandations dont la mise en place d'une commission « Mémoire et vérités », installée depuis.
Les archives policières et militaires françaises ont également été ouvertes, tandis que plusieurs gestes symboliquement très forts comme le pardon demandé aux Harkis et la reconnaissance du sort des pieds-noirs ont été accomplis. Autre geste symbolique fort : l'ouverture prochaine d'un musée de l'Histoire de France et de l'Algérie à Montpellier. « Il sera l'incarnation de ce travail d'histoire, de mémoire indispensable », avait assuré Emmanuel Macron.
« Construire notre avenir »
Durant ce déplacement en Algérie, qui coïncide avec le 60e anniversaire de la fin de la guerre et la proclamation de l'indépendance de l'Algérie, le président français espère réchauffer les relations diplomatiques entre les deux pays. Ces dernières avaient été mises à mal en fin d'année dernière par les propos d'Emmanuel Macron sur la « rente mémorielle » .
Jeudi, le président français a dit vouloir ouvrir « une page nouvelle » dans les relations bilatérales avec l'Algérie. « Le passé, nous ne l'avons pas choisi, nous en héritons, c'est un bloc, il faut le regarder le reconnaître. Mais nous avons une responsabilité, c'est de construire notre avenir pour nous-mêmes et nos jeunesses », a-t-il affirmé, dans une déclaration faite aux côtés d'Abdelmadjid Tebboune.