Le retour au pouvoir du Likoud nationaliste de Benyamin Nétanyahou est un trompe-l’œil. L’ancien et probable futur Premier ministre israélien ne doit sa majorité, forte de 65 sièges sur 120, qu’à sa coalition avec deux partis juifs d’extrême droite, antidémocratiques et suprémacistes. Gouverneront-ils ensemble ? Rien n’est moins sûr.
Ce 1er novembre, les électeurs israéliens juifs et arabes se sont rués dans les bureaux de vote – 71,3 % de participation, un record depuis 2015 – et ont fait un peu mentir les sondages préélectoraux. Le cartel Sionisme religieux, un attelage suprémaciste juif emmené par Itamar Ben-Gvir et Bezalel Smotrich (Smotrycz), va probablement faire son entrée dans le gouvernement de Benyamin Nétanyahou.
Une perspective face à laquelle la plupart des chroniqueurs israéliens ne masquent pas leur effroi.
“Le succès hallucinant de la liste suprémaciste Sionisme religieux/Pouvoir juif’ est tout simplement effrayant. Dans l’histoire démocratique d’Israël, jamais une liste raciste n’avait réalisé un tel score et, surtout, rappelé que la société israélienne était désormais et de plus en plus clivée entre un camp ‘citadin’ et kibboutznik majoritairement ashkénaze et un camp ’périphérique’ majoritairement séfarade”, écrit le chroniqueur Zvi Barel dans le quotidien Ha’Aretz (centre gauche).
Et de poursuivre :
“Désormais, il n’est plus question de ‘deux États pour deux peuples’ [allusion au slogan pacifiste israélien revendiquant la coexistence entre un État d’Israël à majorité juive et un État de Palestine à majorité arabe]
Courrier international