Sept mois après sa réélection, Emmanuel Macron ne remonte toujours pas la pente. Le chef de l'État a perdu 6 points de popularité depuis avril 2022. Sa cote atteint désormais 37 % de satisfaction, selon la moyenne que le JDD tire depuis mai 2017 des baromètres de différents instituts. Il s'agit du plus mauvais score pour le président de la République depuis février 2020, avant le début de la pandémie de Covid-19. À ce moment-là, il était alors mesuré à 31,71 % d'opinions favorables. Entre mars 2020 et avril 2022 sa cote s'était, elle, maintenue dans un intervalle allant de 38 % à 44 % de popularité.
Le mois de novembre a été marqué par les inquiétudes toujours prégnantes des Français concernant le pouvoir d'achat et la hausse des prix, alors que selon les derniers chiffres de l'Insee publiés ce mercredi, l'inflation s'est élevée en octobre à 6,2 %, en rythme annuel. Le 15 novembre, l'exécutif a également réduit de 20 centimes d'euros la remise carburant (de 30 centimes/litre à 10 centimes/litre).
La baisse du pétrole a toutefois permis de limiter la hausse des prix du carburant. De son côté, le chef de l'État s'est beaucoup déplacé à l'étranger durant ce mois, passant de la COP27 en Égypte, au sommet du G20 à Bali, puis au sommet de l’Apec (forum économique asiatique) à Bangkok, avant de se rendre au sommet de la francophonie à Djerba et de conclure ce mois très international par une visite d'État aux Etats-Unis .
Borne a perdu 6 points depuis août
Pour Emmanuel Macron, les prochains mois seront clés alors que la bataille sur la réforme des retraites va s'engager en décembre. Les premiers contours de la refonte du système doivent ainsi être dévoilés d'ici à la mi-décembre et le texte doit être présenté en Conseil des ministres en janvier. La cote de popularité du chef de l'État sera alors particulièrement scrutée alors qu'Emmanuel Macron aura besoin de tout son capital politique pour faire passer cette réforme. C'est également durant le mois de janvier que le réseau électrique pourrait être mis à rude épreuve alors que le gestionnaire du réseau de transport d’électricité (RTE) estime qu'il existe un risque « élevé » de tensions à cette période. En cas d'hiver très rude, des délestages (coupures d'électricité temporaires) ne sont pas exclus. Les prix du gaz et de l'électricité doivent également augmenter au début de l'année 2023 de 15 % .
De son côté, la Première ministre, Élisabeth Borne subit également un trou d'air. Elle est mesurée à 35,4 % d'opinions favorables, selon notre moyenne des baromètres. Sa cote de popularité est au plus bas depuis sa nomination. Elle a perdu 6 points de popularité depuis août.
Le Journal du Dimanche