Le président Abdel-Fattah al-Sissi a accueilli mardi 22 mars une rencontre avec le ministre israélien Naftali Bennett et le dirigeant de facto des Émirats arabes unis, Mohammed ben Zayed, selon la présidence égyptienne.
Cette rencontre tripartite est la première du genre réunissant ces trois dirigeants.
L'Égypte est le premier pays arabe à avoir signé en 1979 un traité de paix avec Israël, mettant fin à l'état de guerre entre les deux pays voisins.
Mais elle n’avait jamais depuis normalisé ses relations avec Israël, entretenant plutôt une paix froide avec son voisin en raison du fort soutien de sa population à la cause du peuple palestinien.
La semaine dernière, une délégation israélienne avait eu des entretiens avec des responsables égyptiens. Israël avait annoncé l'ouverture d'une liaison aérienne directe entre Tel-Aviv et Charm el-Cheikh à partir d'avril.
Les Émirats arabes unis, monarchie pétrolière du Golfe qui n’a jamais été en conflit avec Israël, ont eux normalisé leurs relations avec l’État hébreu en 2020 dans le cadre des accords dits d’Abraham signés sous l’égide de Washington.
Pour le professeur de sciences politiques à l’Université du Caire, Mostafa Kamal Sayed, les accords d’Abraham ont permis une normalisation qui va «au-delà des questions sécuritaires».
Mardi, l’agence de presse officielle des Émirats, Wam, a indiqué que la réunion de Charm el-Cheikh a porté sur le «renforcement des relations ainsi que l’importance de la coopération, la coordination et le dialogue pour répondre aux aspirations de développement et de stabilité dans la région».
Une crise majeure dans les relations américano-arabes
Déçus, consternés face à la politique américaine dans le Golfe, les pays pétroliers du Golfe résistent aux pressions occidentales pour accroître la production et freiner l’envolée des prix du brut provoquée par l’invasion russe de l’Ukraine.
Le Wall Street Journal évoque "une crise majeure dans les relations américano-arabes", rappelant le retrait chaotique des américains de l'Afghanistan. "Face à la réticence de Washington à respecter ses engagements en matière de défense, les partenaires du Moyen-Orient veulent diversifier leurs options de politique étrangère" commente le quotidien américain.
De plus l'accord sur le nucléaire iranien, qui pourrait être signé à Vienne d’un jour à l’autre, est jugé trop faible par Israël et l'Arabie saoudite.