L'Europe peut-elle faire entendre une voix différente sur la question de Taïwan ? Se refusant à "entrer dans une logique de bloc à bloc", c'est en tout cas le souhait émis par Emmanuel Macron, qui exhorte l'Union européenne à ne pas "être suiviste" des Etats-Unis ou de la Chine sur ce dossier, dans une interview au quotidien Les Echos, publiée dimanche 9 avril. "La pire des choses serait de penser que nous, Européens, devrions être suivistes" sur la question de Taïwan "et nous adapter au rythme américain et à une surréaction chinoise", déclare le chef de l'Etat français, dans cet entretien accordé vendredi, lors de son déplacement en Chine.
Interrogé avant même le déclenchement d'importantes manœuvres militaires chinoises autour de Taïwan, samedi, le président français appelle l'Europe à se "réveiller". "Notre priorité n'est pas de nous adapter à l'agenda des autres dans toutes les régions du monde", poursuit-il. Et de souligner : "Pourquoi devrions-nous aller au rythme choisi par les autres ? A un moment donné, nous devons nous poser la question de notre intérêt".
Le chef de l'Etat avait abordé vendredi la question de l'île avec son homologue chinois, Xi Jinping. "La conversation a été dense et franche" entre Emmanuel Macron et le chef d'Etat chinois, a fait savoir l'Elysée, rapportant la vigilance du président français autour de "l'accumulation des tensions dans la région" qui pourrait conduire "au suraccident".
Franceinfo