75 ans après la Nakba, la France doit reconnaître l’Etat de Palestine
75 ans après la Nakba, la colonisation continue, l’occupation se durcit. La France ne peut continuer à rester silencieuse face à la violence que vit quotidiennement le peuple palestinien.
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Le 15 mai est la date choisie pour commémorer la Nakba (« catastrophe » en arabe). Plus de 800 000 sur 900 000 Palestiniens ont été expulsés de leur maison, 531 villages ont été détruits et des massacres ont eu lieu comme dans le village de Deir Yassin en 1948. Ces réfugiés et leurs descendants sont aujourd’hui plus de 5 millions. Malgré le vote le 11 décembre 1948 de la résolution 194 sur le droit au retour des réfugiés, celui-ci est systématiquement bafoué.
Il aura fallu attendre presque 75 ans pour que l’Assemblée générale de l’ONU vote le 30 novembre 2022 une résolution demandant « la commémoration du soixante-quinzième anniversaire de la Nakba, notamment en organisant une manifestation de haut-niveau dans la salle de l’Assemblée générale le 15 mai 2023 et en diffusant archives et témoignages ». Quatre-vingt-dix pays ont voté en faveur de la commémoration de la Nakba, 30 ont voté contre et 47 se sont abstenus. (La France s’est abstenue)
75 ans après, la colonisation continue, l’occupation se durcit. L’année 2022 a été la plus meurtrière pour le peuple palestinien. L’élection du nouveau gouvernement Netanyahou et l’arrivée au pouvoir de personnalités de l’extrême droite israélienne ne présage rien de bon pour l’avenir. Déjà, 136 Palestiniens, dont 69 civils ont été tués et 274 Palestiniens, dont 85 enfants, 21 femmes et 12 journalistes, ont été blessés depuis le début de l’année 2023. Depuis le 9 mai, Israël bombarde à nouveau Gaza et 30 personnes ont été tués, 29 Palestiniens dont plusieurs enfants et un Israélien.
En Israël, les militants de la paix s’opposent aux choix assumés par le gouvernement raciste et homophobe, niant le droit international. Cette politique est une atteinte sans répit aux droits fondamentaux des Palestiniens et cherchent à détruire les intentions de la déclaration d’indépendance d’Israël garantissant « une complète égalité de droits sociaux et politiques à tous ses citoyens, sans distinction de croyance, de race ou de sexe ».
La France ne peut continuer à rester silencieuse face à la violence que vit quotidiennement le peuple palestinien : assassinats ciblés par l’armée et les colons, destructions de maisons, arrestations massives…
Il est temps qu’Emmanuel Macron reconnaisse l’Etat de Palestine aux côtés de l’Etat d’Israël conformément aux votes du Parlement et du Sénat de 2014.
Le PCF exige aussi l’application de la résolution 194 comme de toutes les résolutions permettant aux Palestiniens de recouvrir leurs droits inaliénables et l’instauration d’une paix juste et durable entre les peuples palestinien et israélien. La paix, souhaitée par les peuples palestinien et israélien, aussi bien que ceux de la région, ne peut s’instaurer qu’avec la fin de l’occupation et de la colonisation et la création d’un Etat palestinien, comme le prévoyait la résolution 181 de l'ONU du 29 novembre 1947, aux côtés d’Israël, sur la base des frontières de 1967 avec Jérusalem-Est pour capitale. Le PCF demande aussi la libération de tous les prisonniers politiques palestiniens, détenus souvent sans jugement, l’arrêt de la colonisation et de l’occupation, la fin du régime d’apartheid appliqué au peuple palestinien dans les territoires occupés et en Israël, la levée du blocus inhumain de Gaza. Il demande aussi l’envoi d’une force de protection des populations civiles sous l’égide de l’ONU. Il demande enfin que des sanctions soient mises en œuvre tant que le gouvernement israélien ne se conformera pas au droit international, notamment la suspension de l’accord UE/Israël et la suspension des accords militaires et sécuritaires entre la France et Israël. Il réaffirme également sa solidarité avec les mouvements démocratiques et de paix en Israël.
Le PCF appelle sur ces bases ses militants à participer au rassemblement organisé par le Collectif national pour une Paix Juste et Durable entre Israéliens et Palestiniens, dont il est membre, le 15 mai à partir de 18h30 place de la République et aux rassemblements organisés pour commémorer la Nakba en région.