Cisjordanie occupée : le regain de violences fait redouter une opération militaire majeure d’Israël

Cette semaine a été marquée par des violences meurtrières en Cisjordanie occupée. Quatre colons juifs ont été tués, lors d’une fusillade menée par des Palestiniens. Une dizaine de Palestiniens, combattants ou civils, ont également été abattus par l’armée israélienne. Dernières victimes en date : mercredi soir, trois Palestiniens accusés d’appartenance au Jihad islamique et aux Brigades d’al-Aqsa, ont été la cible d’une frappe aérienne, dans la région de Jénine.

Un assassinat ciblé, mené depuis les airs grâce à un drone, cela n’était pas arrivé en Cisjordanie occupée depuis 2006. « Nous utiliserons tous les moyens en notre possession », a affirmé le ministre de la Défense israélien. Cette semaine, à deux reprises, les forces israéliennes ont mené des bombardements aériens en Cisjordanie occupée. Les deux frappes ont eu lieu dans la région de Jénine, fief des groupes armés palestiniens, rapporte notre correspondant à Jérusalem, Sami Boukhelifa.

L’implication de l’aviation dans les combats en Cisjordanie, un changement de stratégie de l’armée israélienne, qui a pour objectif d’éradiquer les groupes armés palestiniens. Car sur le terrain, ils font preuve d’une résistance de plus en plus féroce.Lundi dernier, ils ont réussi à mettre en déroute les troupes israéliennes à Jénine. Entrée dans cette ville du nord de la Cisjordanie occupée, pour une opération de routine, l’armée israélienne a été prise dans une embuscade. En difficulté, elle a dû faire appel à son aviation, pour extraire ses soldats encerclés.

Opération menée à Naplouse

Ce jeudi, entrés pendant la nuit à Naplouse, une grande ville palestinienne du nord de la Cisjordanie, des soldats israéliens en sont sortis à l'aube après avoir détruit l'appartement de Kamal Jouri, situé dans un immeuble d'habitation. Kamal Jouri est accusé par Israël d'avoir perpétré une attaque en octobre 2022 ayant causé la mort d'un soldat, Ido Baroukh. Il est détenu par Israël, tout comme Oussama Tawil, également accusé d'avoir participé à l'attaque et dont le domicile a été détruit le 15 juin, a rappelé l'armée israélienne dans un communiqué.

Confirmant la démolition en zone autonome palestinienne, l'armée a indiqué que lors de son opération, « des émeutiers ont ouvert le feu sur les soldats, causant des dégâts à un véhicule militaire ».

La politique israélienne consistant à raser les maisons de Palestiniens auteurs d'attaques anti-israéliennes meurtrières, ou à rendre leurs logements inhabitables, est décriée par des organisations de défense des droits humains pour qui elle s'apparente à un châtiment collectif. Le gouvernement israélien affirme au contraire qu'elle a un effet dissuasif.

On retrouve cette attitude en général des chefs de l'armée dans toute l'histoire d'Israël. Ils ont tendance à freiner lorsque les politiques, souvent pour des raisons populistes, ont tendance à vouloir montrer comme ils sont valeureux.

RFI