Le Royaume-Uni a connu son mois de juin le plus chaud jamais enregistré
En cette année 2023, le Royaume-Uni a connu le mois de juin le plus chaud de son histoire, ont annoncé les services météorologiques britanniques ce lundi 3 juillet.
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Surchauffe des thermomètres et inquiétude pour l'approvisionnement en eau. L'été commence chaudement au Royaume-Uni, qui a battu en juin des records de température, un phénomène susceptible de se produire davantage dans le futur avec le réchauffement climatique, ont indiqué lundi 3 juillet les services météorologiques.
Le mois de juin 2023 a ainsi été le plus chaud jamais enregistré, aussi bien en ce qui concerne la température moyenne que les températures maximale et minimale : la température moyenne a atteint 15,8 °C, soit 0,9 °C de plus que le précédent record de 14,9 °C constaté en juin 1940 et juin 1976, a détaillé le Met Office.
Le pays a connu plusieurs jours de fortes chaleurs autour de la mi-juin, conduisant même les autorités à imposer des réductions d'usage de l'eau dans le sud-est de l'Angleterre, tandis que l'Écosse s'inquiétait du niveau de l'eau dans ses rivières et lochs.
"C'est officiellement le mois de juin le plus chaud pour le Royaume-Uni, aussi bien en ce qui concerne la température moyenne que les températures minimale et maximale", avec un plus haut de 32,2 °C atteint, a détaillé Mark McCarthy des services météorologiques britanniques, cité dans un communiqué. "Ce qui est frappant, c'est la persistance de la chaleur pendant une grande partie du mois, avec des températures largement autour de 25 °C, et même parfois un peu supérieures à 30 °C."
Prises séparément, les quatre nations du Royaume-Uni – Angleterre, Écosse, Pays de Galles et Irlande du Nord – ont, par ailleurs, aussi chacune connu leur mois de juin le plus chaud.
Les précipitations ont également été inférieures à la moyenne, avec seulement 52,2 mm de pluie, soit 68 % du niveau moyen pour un moins de juin.
"Les records de température tombent comme des dominos"
"Les records de température tombent comme des dominos alors que notre dépendance aux énergies fossiles continue de réchauffer la planète", a réagi Mel Evans, responsable du climat chez Greenpeace au Royaume-Uni, accusant le Premier ministre Rishi Sunak de rester "endormi au volant".
La semaine dernière, le secrétaire d'État chargé du climat au ministère des Affaires étrangères, Zac Goldsmith, a démissionné du gouvernement, reprochant notamment à Rishi Sunak de ne pas s'intéresser à l'environnement et dénonçant l'"apathie" du gouvernement sur le climat.
Selon une étude du Met Office, la probabilité pour que des records de chaleur soient battus dans les prochaines années a augmenté au Royaume-Uni.
"Outre la variabilité naturelle (du climat), le contexte du réchauffement de l'atmosphère terrestre du fait du changement climatique induit par l'activité humaine a accru la possibilité d'atteindre des records de température élevée", insiste Paul Davies, chef météorologiste au Met Office.
L'an dernier, l'Angleterre avait connu son été le plus chaud, à égalité avec celui de 2018, tandis qu'il était le quatrième plus chaud pour tout le Royaume-Uni, entraînant une importante sécheresse et des incendies. Des écoles avaient dû fermer et des trains avaient été annulés.
Le seuil des 40 °C avait été franchi pour la première fois (40,3 °C relevés le 20 juillet à Coningsby, un village du nord-est de l'Angleterre), tandis que l'année 2022 avait été la plus chaude jamais enregistrée au Royaume-Uni. Le gouvernement britannique avait été accusé de ne pas prendre au sérieux la vague de chaleur estivale.
Selon les scientifiques, les grosses chaleurs et canicules à répétition sont un marqueur sans équivoque du réchauffement de la planète et sont appelées à encore se multiplier et s'intensifier.
Inquiet que le scénario de l'été 2022 ne se reproduise cette année, le gouvernement a réuni la semaine dernière le Groupe national sur la sécheresse pour s'assurer qu'il n'y ait pas de problèmes d'approvisionnement en eau dans les prochains mois.
"Les niveaux d'eau sont actuellement supérieurs à ceux observés à la même époque de l'année dernière. Cependant, l'environnement continue de mettre du temps à se remettre des conséquences de l'été dernier", avait indiqué le ministère de l'Environnement dans un communiqué.