Ce qu'il faut retenir de ce plan, c'est que la majorité des fonds sera utilisée pour le renforcement des caméras de surveillance et des dispositifs de sécurité installés devant les mairies ou les domiciles des maires. Cela concerne 3 millions sur les 5 millions. L’autre volet de ce plan, c’est l'accompagnement psychologique dont les maires agressés ainsi que leur famille pourront bénéficier. Un million d'euros y sera consacré.
Par ailleurs, si l'élu décide de porter plainte, ses frais de justice seront automatiquement pris en charge par sa commune. À la demande de la justice, ils pourront être équipés d'un petit boîtier à actionner en cas d'agression. La ministre des Collectivités territoriales, Dominique Faure, a expliqué qu'il fallait « trouver les délinquants beaucoup plus facilement ». Des délinquants qui risqueront plus gros. Une loi permettant de punir de la même manière ceux qui s'en prennent aux élus et ceux qui s'attaquent à des agents en uniforme sera présentée à l'automne.
« Renforcer les relations entre les maires et les parquets »
Sur le plan judiciaire, les nouvelles mesures visent aussi à « renforcer les relations entre les maires et les parquets ». Très attendu sur le terrain, l'alignement des sanctions pénales à l'encontre des auteurs d'agressions d'élus sur celles prévues en cas d'atteinte à des agents en uniforme fera l'objet d'une loi « à l'automne », a précisé Dominique Faure.
Mais « toutes les réglementations du monde ne seraient rien sans un choc civique », a-t-elle ajouté. « L'État peut beaucoup, mais on a besoin des 99,5% de la population qui n'est pas violente pour venir avec nous : un citoyen qui signale un site ou un gamin de 11 ans qui manque de respect à M. le maire. Il faut que tous nos concitoyens se saisissent de nos valeurs. »
« C'est un premier pas intéressant », juge l'association des Villes de France. Mais son président, Gil Avérous, demande au gouvernement d'aller plus loin. Il réclame notamment le retour de la police de proximité, davantage de moyens pour lutter contre le trafic de drogues et un accompagnement des parents dans l'éducation de leurs enfants. En 2022, 2 265 plaintes et signalements pour violence verbale ou physique envers des élus ont été recensés. Récemment, lors des émeutes liées à la mort du jeune Nahel, des élus ont à nouveau été pris pour cible.
RFI