Après l'explosion qui a fait des centaines de morts dans un hôpital de Gaza, des milliers de Tunisiens ont manifesté devant l'ambassade de France à Tunis. Ils dénoncent le soutien de la France à Israël et réclament le renvoi des ambassadeurs français et américains.
La vague de colère se propage bien au-delà du Proche-Orient. Des milliers de manifestants se sont rassemblés mardi 17 octobre au soir devant l'ambassade de France à Tunis pour protester contre le tir meurtrier sur un hôpital de la ville palestinienne de Gaza et ont réclamé le renvoi des ambassadeurs français et américain.
Le mouvement islamiste palestinien, au pouvoir dans la bande de Gaza, a fait état de plus de 200 morts et en a imputé la responsabilité à Israël qui a démenti. "Les Français et les Américains sont les alliés des sionistes", ont scandé les manifestants en colère devant le siège de l'ambassade de France au centre de Tunis. "Le renvoi de l'ambassadeur est un devoir", "pas d'ambassade américaine sur le territoire tunisien" ont-ils crié, entourés d'un dispositif policier.
Au début, des centaines de manifestants se sont rassemblés devant l'ambassade de France mais leur nombre a augmenté pour atteindre plus de 3 000 personnes. Les manifestants, dont des figures de l'opposition et des représentants de la société civile ainsi que des avocats, ont scandé aussi des slogans hostiles au président français Emmanuel Macron.
La Tunisie, allié de poids des Palestiniens
Au moins 200 personnes ont été tuées mardi soir dans un tir sur l'enceinte d'un hôpital de la ville de Gaza, a rapporté le ministère de la Santé du Hamas, l'imputant à Israël. L'armée israélienne a pour sa part attribué la frappe à un tir de roquette raté par l'organisation palestinienne Jihad islamique, alliée du Hamas.
La Tunisie, qui a abrité de 1982 à 1994 l'Organisation de Libération de la Palestine (OLP) de Yasser Arafat après son départ du Liban, a depuis toujours adopté une position de ferme soutien à la cause palestinienne.
Dans ses discours, le président tunisien Kais Saied a qualifié à plusieurs reprises de "crime" une normalisation avec Israël et une commission parlementaire doit examiner prochainement un projet de loi visant à pénaliser un tel processus.
France 24