Guerre Israël-Hamas: le Hamas annonce l’évacuation de 200 patients de l’hôpital indonésien
L’armée israélienne affirme « étendre ses opérations dans de nouveaux quartiers de la bande de Gaza », notamment dans le secteur de Jabaliya.
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L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a dénoncé cette « attaque » lundi matin sur l’hôpital, confirmant le bilan de 12 morts et de dizaines de blessés
Environ 200 patients ont été évacués lundi de l’hôpital indonésien, au nord de la ville de Gaza, où « 12 patients et leurs proches » ont été tués et « des dizaines blessés » dans une frappe israélienne, a déclaré lundi le porte-parole du ministère de la Santé du Hamas, Ashraf al-Qidreh.
« L’armée israélienne assiège l’hôpital indonésien et nous redoutons qu’il s’y passe la même chose qu’à al-Chifa », le plus grand hôpital de la bande de Gaza, récemment évacué et désormais aux mains de l’armée israélienne, a ajouté le docteur Qidreh.
En soirée, environ 200 patients ont été évacués de cet établissement situé en bordure du camp de réfugiés de Jabaliya et dont la capacité d’accueil théorique est de 140 lits, a-t-il expliqué. Cette évacuation s’est faite en coordination avec le Comité international de la Croix-Rouge (CICR), a-t-il précisé, une condition posée par les médecins gazaouis pour obtenir la garantie qu’aucune ambulance ne sera bombardée après qu’Israël a visé une ambulance dans le nord de la bande de Gaza. L’armée israélienne avait assuré que l’ambulance était « utilisée » par le Hamas.
« Il reste encore 400 patients à l’hôpital et nous travaillons avec le CICR à les évacuer vers l’hôpital Nasser de Khan Younès », dans le sud de la bande de Gaza, pour « ensuite les répartir », a ajouté Ashraf al-Qidreh. En outre, « environ 2 000 déplacés » se trouvent dans l’hôpital indonésien et à ses abords, parmi le 1,6 million de déplacés que compte le petit territoire. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a dénoncé cette « attaque » lundi matin sur l’hôpital, confirmant le bilan de 12 morts et de dizaines de blessés.
« On a vu la mort en face »
À l’hôpital indonésien, « on a vu la mort en face, les tirs d’artillerie et les tirs de mitrailleuse n’arrêtaient pas », a raconté Mohammed Aqel, 32 ans, blessé à la jambe, à son arrivée à l’hôpital Nasser de Khan Younès. « Sur la route Salaheddine », qui traverse la bande de Gaza du nord au sud, « nous avons vu beaucoup de cadavres », a-t-il ajouté.
L’armée israélienne affirme « étendre ses opérations dans de nouveaux quartiers de la bande de Gaza », notamment dans le secteur de Jabaliya. Pour Mounir al-Bourch, directeur général du ministère de la Santé actuellement dans l’hôpital indonésien, « viser cet établissement, c’est faire arrêter tous les services médicaux du nord de la bande de Gaza ». « L’armée israélienne a détruit certains départements, notamment les services d’infirmerie et de chirurgie, et les autres sont sous la menace des tirs des snipers », avait-il assuré dans la journée.
Dans l’hôpital indonésien, « plus de 100 personnes ont besoin de chirurgie d’urgence mais nous n’avons que peu de soignants », raconte-t-il. Et très peu d’électricité, tant le carburant entre au compte-goutte depuis qu’Israël a imposé le 9 octobre un « siège complet » de la bande de Gaza. « Nous utilisons désormais de l’huile de soja au lieu du carburant pour faire tourner les générateurs », explique-t-il.
Le Hamas répète que l’armée israélienne mène « une guerre contre les hôpitaux » alors qu’Israël accuse le mouvement islamiste de se servir de ces établissements à des fins militaires.