The Economist : Donald Trump représente le plus grand danger pour le monde en 2024
Selon le journal américain The Economist, Donald Trump représente le plus grand danger pour le monde en 2024.
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Le plan d’élimination de Trump est une stratégie qui vise à contrer les négociations diplomatiques entreprises en 2018 pour faire émerger un monde multipolaire entièrement voué pour la paix.
Le fondateur du Lincoln Project, mouvement républicain mondialiste, a même demandé de mettre une balle dans la tête de l’ancien président des Etats Unis. La question est de savoir pourquoi Trump est le cauchemar des globalistes et des néoconservateurs ?
Un petit groupe d’hommes déterminés est parvenu à changer la politique étrangère des USA en utilisant le 11 septembre pour mettre en œuvre leur programme longuement mûri qui devait assurer la suprématie américaine et israélienne sur le Moyen Orient.
Le « Projet pour le Nouveau Siècle Américain » (Project for the New American Century- PNAC), obscur think tank néoconservateur à Washington publiait une lettre ouverte au Président George W. Bush préconisant un certain nombre de mesures que l’administration devrait prendre dans sa « guerre contre le terrorisme ».
La lettre proposait également de prendre « des mesures de représailles appropriées » contre l’Iran et la Syrie s’ils refusaient de se conformer aux exigences des États-Unis d’arrêter le soutien au Hezbollah du Liban. Washington devait mettre fin à l’aide à l’autorité palestinienne à moins qu’elle n’arrête immédiatement l’Intifada en cours contre l’occupation d’Israël.
Le groupes des néoconservateurs comprenait également un leader de la droite chrétienne, des nationalistes de droite, et quelques interventionnistes libéraux pro-israéliens liés au Parti Démocrate.
Ces idées ont été au début définies dans deux documents, l’un rédigé par des fonctionnaires du Pentagone au lendemain de la guerre du Golfe de 1991, l’autre par un petit groupe de la ligne dure des néoconservateurs ayant des liens étroits avec le parti du Likoud d’Israël.
Le plan du Defense Planning Guidance, qui a été publiée grâce a des fuites au New York Times et au Washington Post au printemps 1992, offrait un modèle pour maintenir le statut d’unique superpuissance aux États-Unis.
Le second, un rapport de 1996 intitulé « A Clean Break : A New Strategy for Securing the Realm (une coupure nette : Une nouvelle stratégie pour sécuriser le règne ) » était un rapport préparé pour le nouveau premier ministre israélien Benjamin Netanyahu. Il présentait une stratégie du Moyen-Orient en faveur d’Israël, pour casser le processus de paix d’Oslo et d’imposer sa volonté contre les Palestiniens et les pays voisins arabes.
Le mentor des néoconservateurs est Leo Strauss. Né en 1899 en Allemagne, issu d’une famille juive conservatrice, il devient sioniste dès l’âge de dix-sept ans. Il émigre aux États-Unis en 1938, se faisant naturaliser en 1944, pour enseigner à l’université de Chicago. parmi ses élèves il comptera les futurs neocons, tels William Bennett, Alan Keyes, William Kristol, John Podhoretz, Clarence Thomas, Abram Shulsky et Paul Wolfowitz.
Strauss demandait à ses disciples de manipuler la vérité pour faire avancer le bien.
C’est ainsi que la guerre de l’information est née avec le projet de la CIA appelé Mockinbird et l’infiltration des services de renseignement de la totalité des rédactions journalistiques pour manipuler l’opinion publique en faveur des Etats Unis et d’Israël.
Les néoconservateurs ont toujours eu une grande sympathie pour le Likoud de Netanyahou et la droite israélienne au détriment des Palestiniens. Les juifs étaient nombreux au sein de la première génération des néoconservateurs, la suivante en comptera davantage d’où l’implication des Etats Unis envers Israël.
Douglas Feith et Paul Wolfowitz ont été des fervents défenseurs du Likoud et la Zionist Organization of America qui estime que un État palestinien démocratique est incompatible avec la sécurité d’Israël.
Le Projet intitulée « A Clean Break : A New Strategy for Securing the Realm », fut transmis en 1996 au Premier ministre Benjamin Netanyahou. L’étude pointait l’échec du « sionisme travailliste » dans la sécurité, et demandait de séduire les conservateurs du Congrès américain. Netanyahou devait créer un axe Israël-Jordanie-Turquie, déstabiliser la Syrie, marginaliser Yasser Arafat en favorisant l’émergence du Hamas, d’éliminer Saddam Hussein et d’associer Israël au « bouclier antimissiles » américain.
L’élection de Trump a consisté à déconstruire cette stratégie pour offrir une paix mondiale en refusant le projet de guerre contre l’Iran.
Ce que sa victoire aux élections américaines signifierait
Une ombre plane sur le monde. Dans l’édition de cette semaine, nous publions The World Ahead 2024, notre 38e guide prédictif annuel de l’année 2024, et depuis tout ce temps, personne n’a jamais éclipsé notre analyse autant que Donald Trump éclipse 2024. Une victoire de Trump en novembre prochain se précise.
M. Trump domine les primaires républicaines. Plusieurs sondages le placent devant le président Joe Biden dans les États clés. Dans l’un d’eux, réalisé pour le New York Times, 59 % des électeurs lui font confiance en matière d’économie, contre seulement 37 % pour M. Biden. Dans les primaires, au moins, les poursuites civiles et les poursuites pénales n’ont fait que renforcer M. Trump. Pendant des décennies, les démocrates ont compté sur le soutien des électeurs noirs et hispaniques, mais un nombre important d’entre eux abandonnent le parti. Au cours des 12 prochains mois, un faux pas de l’un ou l’autre candidat pourrait déterminer la course - et donc bouleverser le monde.
C’est un moment périlleux pour un homme comme M. Trump de frapper à nouveau à la porte du bureau ovale. La démocratie est en difficulté chez nous. L’affirmation de M. Trump selon laquelle il avait remporté l’élection de 2020 était plus qu’un mensonge : il s’agissait d’un pari cynique sur sa capacité à manipuler et à intimider ses compatriotes, et cela a fonctionné. L’Amérique est également confrontée à une hostilité croissante à l’étranger, défiée par la Russie en Ukraine, par l’Iran et ses milices alliées au Moyen-Orient et par la Chine à travers le détroit de Taïwan et dans la mer de Chine méridionale. Ces trois pays coordonnent vaguement leurs efforts et partagent la vision d’un nouvel ordre international dans lequel la force a raison et les autocrates sont à l’abri.
Comme les Républicains MAGA planifient son second mandat depuis des mois, Trump 2 serait plus organisé que Trump 1. Les vrais croyants occuperaient les postes les plus importants. M. Trump serait libre dans sa quête de châtiment, de protectionnisme économique et d’accords totalement extravagants. Il n’est pas étonnant que la perspective d’un second mandat de Trump désespère les parlements et les conseils d’administration du monde entier. Mais le désespoir n’est pas un plan. Il est grand temps d’imposer l’ordre à l’anxiété.
La plus grande menace que fait peser M. Trump est celle qui pèse sur son propre pays. Ayant reconquis le pouvoir à la suite de son reniement électoral en 2020, il sera certainement conforté dans son intuition que seuls les perdants s’autorisent à être liés par les normes, les coutumes et l’abnégation qui font une nation. En poursuivant ses ennemis, M. Trump fera la guerre à toutes les institutions qui se dresseront sur son chemin, y compris les tribunaux et le ministère de la justice.
Pourtant, une victoire de Trump l’année prochaine aurait également un effet profond à l’étranger. La Chine et ses amis se réjouiraient de la preuve que la démocratie américaine est dysfonctionnelle. Si M. Trump piétine les procédures régulières et les droits civils aux États-Unis, ses diplomates ne pourraient pas les proclamer à l’étranger. Le Sud mondial serait confirmé dans son soupçon que les appels américains à faire ce qui est juste ne sont en réalité qu’un exercice d’hypocrisie. L’Amérique ne serait plus qu’une grande puissance parmi d’autres.
Les instincts protectionnistes de M. Trump seraient également libérés. Au cours de son premier mandat, l’économie a prospéré malgré les droits de douane imposés à la Chine. Ses projets pour un second mandat seraient plus dommageables. Lui et ses lieutenants envisagent un prélèvement universel de 10 % sur les importations, soit plus de trois fois le niveau actuel. Même si le Sénat lui met des bâtons dans les roues, le protectionnisme justifié par une vision expansive de la sécurité nationale entraînera une hausse des prix pour les Américains. Lors de son premier mandat, M. Trump avait également relancé l’économie en réduisant les impôts et en distribuant des paiements au titre du covid-19. Cette fois, l’Amérique accuse des déficits budgétaires d’une ampleur inégalée en temps de guerre et le coût du service de la dette est plus élevé. Les réductions d’impôts alimenteraient l’inflation, et non la croissance.
À l’étranger, le premier mandat de M. Trump a été meilleur que prévu. Son administration a fourni des armes à l’Ukraine, a poursuivi un accord de paix entre Israël, les Émirats arabes unis et Bahreïn, et a effrayé les pays européens pour qu’ils augmentent leurs dépenses de défense. La politique américaine à l’égard de la Chine s’est durcie. Si l’on louche, une autre présidence transactionnelle pourrait apporter quelques avantages. L’indifférence de M. Trump à l’égard des droits de l’homme pourrait rendre le gouvernement saoudien plus enclin à soumissionner une fois la guerre de Gaza terminée, et renforcer les relations avec le gouvernement de Narendra Modi en Inde.
Mais un second mandat serait différent, car le monde a changé. Il n’y a rien de mal à ce que les pays soient transactionnels : ils sont tenus de faire passer leurs propres intérêts en premier. Cependant, la soif de transaction de M. Trump et son sens des intérêts américains ne sont pas contraints par la réalité et ne sont pas ancrés dans des valeurs.
M. Trump estime que pour l’Amérique, dépenser du sang et des trésors en Europe est une mauvaise affaire. Il a donc menacé de mettre fin à la guerre en Ukraine en un jour et de détruire l’OTAN, peut-être en revenant sur l’engagement de l’Amérique à traiter une attaque contre un pays comme une attaque contre tous. Au Moyen-Orient, M. Trump est susceptible de soutenir Israël sans réserve, même si cela provoque des conflits dans la région. En Asie, il pourrait être ouvert à un accord avec le président chinois, Xi Jinping, pour abandonner Taïwan, car il ne voit pas pourquoi l’Amérique entrerait en guerre avec une superpuissance dotée de l’arme nucléaire au profit d’une île minuscule.