Que pourrait-il se passer et qui est déjà en train de s’esquisser dans la perspective du « Jour d’après », dans la bande de Gaza où les combats continuent entre l’armée israélienne et le Hamas ? Et au-delà d’une éventuelle trêve, actuellement en négociation, y a-t-il des pistes sur l’après-conflit, notamment en termes de projets et de personnalités des deux côtés ?
Il y a sur la table plusieurs options pour l’avenir de la bande de Gaza, en termes de gouvernance notamment. Car, une fois le conflit terminé et le Hamas « éradiqué », selon la terminologie israélienne, que va-t-il advenir du statut de l’enclave et des plus de 2 millions de personnes qui y vivent ? Une réoccupation par Israël semble exclue, même si l’armée israélienne aurait la possibilité à tout moment de réinvestir le territoire en cas de nécessité sécuritaire.
L’enclave pourrait être placée sous contrôle international de l’ONU pendant une certaine période, ou sous la responsabilité de pays arabes de la région. Ces deux options sont étudiées, ainsi qu’une gestion de l’enclave par une Autorité palestinienne rénovée, selon le qualificatif de l’administration Biden.
De part et d’autre, on reparle de personnalités qui pourraient permettre de relancer le dialogue entre Israéliens et Palestiniens. Côté israélien, c’est Benny Gantz qui a de plus en plus la cote dans les sondages d’opinion. L’ancien chef d’état-major et ministre de la Défense a finalement accepté de rejoindre le cabinet de guerre de Benyamin Netanyahu. Et il fait de l’ombre à ce dernier, de plus en plus critiqué dans la société israélienne pour sa gestion de la crise. L’après-Netanyahu, ce pourrait donc être lui lors des prochaines élections.
Côté palestinien, on reparle beaucoup de Mohammed Dahlan, l’ancien homme fort du Fatah à Gaza,qui a lutté férocement contre le Hamas dans les années 2000. Très critique de Mahmoud Abbas qui le lui rend bien, il est aujourd’hui réfugié aux Émirats arabes unis. C’est un homme d'affaires richissime, proche du dirigeant émiratien « MBZ » Mohammed Ben Zayed, qui le décrit comme un frère. Après un long silence ces dernières semaines, Mohammed Dahlan a accordé une interview au site web français Politique internationale. Il y préconise un gouvernement de technocrates à la fin du conflit pour une période de deux ans. Puis des élections dans tous les territoires palestiniens pour choisir un successeur au vieux et très impopulaire Mahmoud Abbas.
Est-ce que ce serait lui ? Non, dit-il, tout en précisant qu’il est prêt à œuvrer pour sa patrie. Mohammed Dahlan, pourrait donc être l’artisan de la rénovation de l’Autorité palestinienne voulue par Washington. Mais rien n’est fait pour l’instant. Et puis il y a aussi une autre figure palestinienne très populaire, actuellement emprisonnée par Israël, Marwan Barghouti.
En tout cas, de part et d’autre, on sent que les lignes commencent à bouger un peu. Et c’est un début de bonne nouvelle.
RFI