«Les mères sont tannées d’être en colère en solitaire, donc on se regroupe pour être en colère ensemble. Ce qui nous relie, c’est l’amour et l’inquiétude qu’on a pour nos petits», indique Anaïs Barbeau-Lavalette, co-instigatrice du mouvement Mères au front.
Vers midi, l’imposante foule agglutinée au parc du Musée a entamé une marche d’un peu plus d’un kilomètre sur Grande Allée, vers l’Assemblée nationale.
Rassemblées à l’occasion de la mobilisation Du pain et des forêts, des milliers de mamans – et de papas – ont demandé au gouvernement de protéger «leurs enfants de l’augmentation des inégalités sociales [notamment liées aux places en garderie] et de la dégradation des écosystèmes».
«François Legault, dormez-vous? Dormez-vous?», a chanté le cortège, sur l'aire de la comptine pour enfants Frère Jacques, mené par une banderole indiquant «Pour nos enfants».
Plus de places
L’une des revendications phares de la mobilisation est de pouvoir assurer une place en garderie qualité et abordable pour chaque enfant, indique Myriam Lapointe-Gagnon, du mouvement Ma place au travail.
Il s’agit d’une situation particulièrement difficile pour les mères qui doivent souvent mettre sur pause leur carrière professionnelle pour s’occuper de leur nouveau-né.
«On n’a trouvé aucune garderie pendant 19 mois, alors je travaillais une quinzaine d’heures par semaine, quand mon garçon dormait ou le soir, pour survivre», témoigne Marylin Dion, une jeune maman de deux enfants.
«Je n’avais pas le choix d’amener un revenu supplémentaire à la maison, on ne pouvait pas seulement être dépendant du revenu de mon conjoint», ajoute-t-elle.
Un avenir sain
On demande également au premier ministre Legault d’adopter une loi-cadre qui «obligera le gouvernement à passer toutes ses décisions au crible de leurs impacts sur l’environnement et l’équité sociale».
«À notre niveau, on arrive pas mal au bout de ce qu’on peut faire. Un moment donné, on a besoin d’une volonté politique pour que les choses bougent», estime Stéphanie Couture, une mère de famille qui participait à la manifestation.
Un constat que partage Mme Barbeau-Lavalette, de Mères au front, qui demande au gouvernement de prendre des décisions «à la hauteur de la catastrophe climatique qui nous guette».
Le titre de la marche de dimanche, Du pain et des forêts, est un clin d'œil à la célèbre marche Du pain et des roses, en 1995. Au printemps, 800 femmes avaient marché pendant 10 jours pour lutter contre la pauvreté.
Le Journal de Montréal