États-Unis : des centaines de manifestations pour un meilleur encadrement des armes à feu
Des milliers d'Américains ont commencé à se rassembler, samedi 11 juin, dans les rues du pays pour manifester en faveur d'un meilleur encadrement des armes à feu Après une série de tueries qui a endeuillée les États-Unis ces dernières semaines.
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Des milliers d'Américains ont commencé à se rassembler, samedi 11 juin, dans les rues du pays pour manifester en faveur d'un meilleur encadrement des armes à feu après de récentes tueries, dont celle dans une école du Texas, qui a choqué les États-Unis.
"Je me joins à eux pour réitérer mon appel au Congrès : faites quelque chose", a écrit le président américain Joe Biden sur Twitter pour soutenir ces manifestations prévues à Washington et dans de nombreuses autres villes.
Le 24 mai, un lycéen de 18 ans porteur d'un fusil d'assaut a tué 19 écoliers et deux enseignantes dans une école primaire d'Uvalde, près de la frontière mexicaine. Quelques jours plus tôt, un jeune suprémaciste blanc de 18 ans avait tué dix personnes noires à Buffalo, dans le nord-est des États-Unis.
Ces derniers massacres, et les centaines de fusillades qui ne font pas la une de l'actualité, ont provoqué ces nouveaux appels à descendre dans la rue pour réclamer de mieux réguler l'accès aux armes à feu.
"Il est temps de retourner dans la rue", demande March for Our Lives, le mouvement fondé par des victimes et survivants de la tuerie dans le lycée de Parkland, en Floride, qui avait déjà organisé dans la foulée, en mars 2018, une immense manifestation à Washington.
Samedi, les premières centaines de manifestants sont arrivés au pied de l'immense obélisque, symbole de la capitale américaine. L'un d'entre-eux porte une pancarte sur laquelle est dessiné un fusil d'assaut et où est écrit en rouge "Tueur d'enfant".
Sur la pelouse ont été installés des milliers de vases avec des fleurs blanches et orange, représentant la hausse des violences dans le pays depuis 2020, année durant laquelle 45 222 personnes ont été tuées par arme à feu, selon l'association à l'origine de ce mémorial, Giffords.
"Nous avons droit à une nation libérée de la violence par arme à feu"
"Montrez à nos élus que nous exigeons et avons droit à une nation libérée de la violence par arme à feu", écrit-il sur son site.
"Peu importe qui vous êtes, marchez avec nous", a lancé vendredi dans une tribune pour Fox News l'une des figures de l'organisation, David Hogg.
"Si nous sommes d'accord sur le fait que tuer des enfants est inacceptable, alors nous devons soit empêcher que ces personnes mettent la main sur des armes, ou alors agir en amont pour qu'ils ne passent pas à l'acte", a-t-il écrit.
Les gens "en ont marre, et il est temps de pousser le Congrès à faire quelque chose", a ajouté le jeune homme.
De son côté, Joe Biden, reprenant les éléments d'un discours passionné prononcé le 2 juin à la suite du massacre à l'école d'Uvalde, a appelé samedi les élus à "voter des lois de bon sens sur la sécurité des armes à feu".
Le président démocrate a énuméré à nouveau les réformes qu'il souhaite du Congrès : interdire les fusils d'assaut et les chargeurs à grande capacité; renforcer la vérification des antécédents, notamment psychologiques, des acheteurs; obliger les particuliers à garder leurs armes sous clé; encourager les signalements en cas de crainte d'un passage à l'acte et rendre les fabricants d'armes plus responsables. "Nous ne pouvons pas trahir à nouveau le peuple américain", a-t-il écrit sur Twitter.
Le camp républicain fait bloc
Si des sondages indiquent qu'une majorité d'Américains sont en faveur de davantage de restrictions sur la vente d'armes à feu, l'essentiel des élus républicains s'y opposent.
La Chambre des représentants a voté mercredi un texte qui interdirait entre autres la vente de fusils semi-automatiques aux moins de 21 ans et celle des chargeurs à grande capacité.
Mais il n'a quasiment aucune chance de passer au Sénat, où le soutien de dix conservateurs est nécessaire en raison des règles de majorité qualifiée.
En parallèle ont lieu des discussions entre élus des deux partis pour tenter de trouver un texte de compromis susceptible de rassembler la majorité nécessaire.