Les agences de notation S&P et Fitch ont dégradé vendredi l'Ukraine, désormais à un cran seulement du défaut de paiement, après l'annonce d'un moratoire sur sa dette extérieure obtenue mercredi auprès de ses créanciers internationaux. S&P a ainsi dégradé les notes de la dette à long et court terme en devises étrangères, de CC/C à SD («selective default»).
«Compte tenu des termes et conditions annoncés de la restructuration, et conformément à nos critères, nous considérons cette transaction comme (...) équivalant à un défaut», indique S&P dans un communiqué. L'Ukraine a obtenu de la part de ses créanciers internationaux un moratoire de deux ans sur sa dette extérieure, évaluée à 20 milliards de dollars.
Fitch a de son côté dégradé la dette à long terme, de C à RD («restricted default»). Aucune des deux agences n'a toutefois accompagné cette note, compte tenu de son caractère, d'une perspective indiquant si elle envisage de relever ou abaisser, ou de la maintenir.
Effondrement de l'économie
Un pays est considéré en défaut de paiement quand il est incapable d'honorer ses engagements financiers auprès de ses créanciers, qui peuvent être des États, des institutions financières (Fonds monétaire international, Banque mondiale, etc.) ou des investisseurs sur les marchés financiers. Le défaut est qualifié de partiel quand l'État ne rembourse pas une partie de ses obligations.
Un groupe de créanciers occidentaux dont la France, les États-Unis, l'Allemagne, le Japon et le Royaume-Uni avaient donné le 20 juillet leur accord à un report de paiement d'intérêts sur la dette ukrainienne après une requête de Kiev, exhortant les autres détenteurs d'obligations à faire de même.
L'économie ukrainienne s'est effondrée depuis le début de la guerre avec la Russie lancée le 24 février et pourrait voir son PIB plonger de 45% cette année, selon les dernières estimations de la Banque mondiale de juin. Les mesures de report du paiement des échéances de l'Ukraine sur ses obligations pourraient lui permettre d'économiser au moins 3 milliards de dollars sur deux ans, d'après les calculs de l'agence Bloomberg.
Le Figaro