Deux conclusions sont mises en avant dans ce rapport : les 100 plus grandes entreprises françaises cotées en bourse ont multiplié leur richesse créée par deux entre 2009 et 2021, mais pourtant la part destinée aux salariés a baissé de 61 à 51%. Autre constat, les inégalités de salaires ont explosé : l’écart de rémunération entre PDG et salaire moyen est passé de 64% à 97% entre 2011 et 2021.
« Ce sont les PDG qui sont les grands gagnants de cette création de richesses, puisque les PDG ont augmenté leur rémunération de 66% alors que le Smic, lui, dont le plus bas salaire, n’a augmenté que de 14%, explique Léa Guerin, chargée de plaidoyer sur la question de la régulation des multinationales chez Oxfam France, interrogé par RFI. On est sur une augmentation des PDG 4 fois plus rapide que celle des bas salaires. »
L'auteure du rapport cite l'exemple de Carlos Tavares, PDG de Stellantis, qui en 2021, a gagné en 3 heures 22 l’équivalent du salaire annuel moyen de son entreprise. Pour le leader mondial des centres d'appels, Teleperformance, son PDG Daniel Julien gagnait, en 2021, 1484 fois plus que le salarié moyen de son entreprise. Dassault Systèmes, entreprise éditrice de logiciels, rémunère 385 fois plus son dirigeant, Bernard Chalès, que son salarié moyen. « On se rend compte de l’absurdité de ces écarts », commente Léa Guerin, auteure du rapport.
Revaloriser le travail
Selon Oxfam, si de tels écarts existent, c’est parce que les rémunérations des PDG sont de plus en plus indexées sur des critères « court-termistes » financiers. Ces critères incitent les dirigeants à privilégier les intérêts des actionnaires à court terme plutôt que l’intérêt de long terme de l’entreprise et de l’ensemble de ses parties prenantes, en premier lieu les salariés.
Ce que Oxfam propose, c'est « une limitation des écarts de 1 à 20 entre salaire des PDG et salaire médian, ensuite tout simplement revaloriser le travail car, dans une situation de crise, on nous parle de panier inflation, mais le problème c’est pourquoi cela touche les plus bas salaires. C’est parce que les plus bas salaires n’ont pas suivi. Donc, on considère que ce qui est important, c’est de revaloriser les salaires pour éviter ce qu’on voit aujourd’hui, que les prix augmentent et que ça n’affecte pas les plus précaires, ce qui est le cas aujourd’hui ».
RFI