L’Europe face au défi de la réglementation de l’IA
Alors que l’intelligence artificielle (IA) poursuit son ascension fulgurante, l’Europe s’empresse d’établir des cadres réglementaires et d’accroître les investissements dans cette technologie.
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Alors que l'Union européenne planche sur un projet de réglementation de l'Intelligence artificielle, les entreprises du numérique françaises et allemandes plaident dans une lettre ouverte pour une législation qui ne freine pas le potentiel de l'IA en Europe.
La lettre est signée de Bitkom et Numéum, deux associations qui représentent les intérêts de plus de 5 000 entreprises du secteur des nouvelles technologies en France et en Allemagne. Dans leur ligne de mire, les négociations sur le futur cadre législatif européen qui entrent dans leur dernière ligne droite.
« Nous appelons les colégislateurs à maintenir l'approche fondée sur les risques afin de garantir que l'Union européenne renforce la compétitivité et le potentiel d'innovation de l'écosystème européen de l'IA », écrivent les deux associations professionnelles dans une lettre ouverte (à consulter ici). « Les modèles de base et l'IA générative étant encore une technologie naissante qui en est au stade expérimental dans la plupart des entreprises, il est bien trop tôt pour leur appliquer des règles spécifiques indépendantes du contexte concret dans lequel le système est utilisé », insistent-elles, en demandant de « ne réglementer l'application des systèmes à usage général que dans les scénarios à haut risque ».
La crainte d'un cadre trop restrictif
La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen avait défini les enjeux lors de son adresse aux Vingt-Sept le mois dernier. « L'IA va améliorer notre santé, augmenter la productivité, nous aider à faire face au réchauffement climatique », déclare-t-elle. « Nous en avons besoin, mais nous ne devons pas sous-estimer les risques. Nous avons une courte fenêtre d'action pour guider cette technologie de manière responsable. »
Mais les entreprises franco-allemandes craignent un cadre européen trop strict qui briderait leur effort face aux Américains et aux Chinois. Ils appellent « à ne pas réinventer la roue » en termes de règles sur le copyright ou la protection de l'environnement pour éviter la double réglementation. « Avec le bon cadre , écrivent-ils, « nous pouvons maximiser les avantages en minimisant les risques ».
La question se pose aussi outre-Atlantique. Auditionné par le Congrès au début de l'été, Sam Altman, le patron derrière ChatGPT avait répondu : « Il vaut mieux légiférer de la bonne manière que de vouloir aller trop vite. »