La bataille judiciaire continue. Twitter a déposé jeudi au tribunal sa réponse à Elon Musk, qui avait lui-même contre-attaqué le réseau social une semaine plus tôt dans un document confidentiel. La réponse du réseau à l'oiseau bleu donne ainsi une idée plus précise des arguments du milliardaire, qui a renoncé à racheter Twitter pour 44 milliards de dollars .
« D'après Musk - le milliardaire qui a fondé plusieurs entreprises et est conseillé par des banquiers et avocats de Wall Street - Twitter lui a jeté de la poudre aux yeux pour lui faire signer l'accord de rachat », indique le réseau social, qui juge ces arguments peu plausibles.
Controverse sur le nombre de comptes « monétisables »
D'après le document déposé jeudi par Twitter, le patron de Tesla accuse le conseil d'administration d'avoir dissimulé la vraie proportion de faux comptes, ce qui aurait un impact sur les finances de l'entreprise. Selon le « Wall Street Journal » , Elon Musk accuse Twitter de l'avoir induit en erreur sur le nombre de comptes « monétisables », c'est-à-dire qui voient de la publicité et rapportent de l'argent.
En effet, le réseau social a longtemps estimé que moins de 5 % de ses utilisateurs quotidiens « monétisables » étaient des faux comptes. Selon Elon Musk, il s'agirait en fait de 10 % des comptes actifs exposés à de la publicité. Le réseau social s'en défend dans le document publié jeudi en expliquant que la méthode utilisée par Elon Musk, accessible en ligne sur un site public, n'est pas fiable. Le processus de décompte des faux utilisateurs est spécifique et interne au réseau social, argumente Twitter. En réalité, il est presque impossible de déterminer avec précision combien de faux utilisateurs compte Twitter, écrit le « Wall Street Journal ».
« Nous avons hâte que le procès ait lieu »
Elon Musk accuse en somme Twitter de ne pas lui avoir transmis les informations et données nécessaires pour estimer le nombre de faux comptes et de spams, ce que le réseau social réfute. Les affirmations du patron de Tesla et SpaceX « sont factuellement inexactes, juridiquement insuffisantes et commercialement non pertinentes. Nous avons hâte que le procès ait lieu », a tweeté jeudi Bret Taylor, le président du conseil d'administration de la plateforme.
« C'est une tentative d'échapper à un contrat que Musk ne trouve plus intéressant depuis que le marché des actions a baissé », ont avancé les avocats du réseau social. Les avocats d'Elon Musk, eux, accusent la firme d'omissions dans les documents déposés auprès du gendarme boursier américain, faussant la valeur de Twitter et entraînant « Elon Musk à accepter d'acheter l'entreprise à un prix gonflé ».
A la suite de la plainte de Twitter devant la Delaware Court of Chancery, un tribunal spécialisé en droit des affaires, un procès doit s'ouvrir le 17 octobre. Twitter cherche désormais à contraindre l'homme d'affaires de mener à bien son acquisition ou de payer les indemnités de rupture.
Les Echos