Neuf car affrétés, principalement depuis la région parisienne, pour demander justice après le meurtre de leur compatriote. Plusieurs centaines de personnes de la communauté tibétaine ont fait le déplacement ce lundi 18 juillet 2022 à Fécamp (Seine-Maritime), pour une marche blanche en hommage à "leur frère", Tsultrim, salarié d'un restaurant asiatique.
Ce dernier avait retrouvé mort devant l'établissement dans lequel il travaillait, poignardé au flanc, lundi 11 juillet dernier à Saint-Léonard, commune située à l'ouest de Fécamp.
Le cortège s'est élancé de la gare de Fécamp, vers 15 heures, en direction de Saint-Léonard, devant le restaurant où a été retrouvée la victime, pour se recueillir. En tête de cortège, la veuve de Tsultrim qui tient le portrait de son défunt mari.
Les marcheurs demandent la vérité sur le meurtre de Tsultrim. Selon notre journaliste sur place, beaucoup font un prolongement entre la politique chinoise a l'égard du Tibet et ce meurtre qui touchent l'un des leurs par la main présumée d'un ressortissant chinois.
Le restaurant saccagé
Plusieurs rassemblements avaient déjà été organisés par la communauté tibétaine. Trois jours après le meurtre, jeudi 14 juillet, le restaurant a été saccagé après un rassemblement organisé sur place, vraisemblablement par des membres de la communauté tibétaine venus en bus de la région parisienne.
Dimanche, ils étaient plusieurs milliers à manifester dans le calme à Paris pour demander justice après le meurtre de leur compatriote. "Il y a une grosse colère au sein de la communauté tibétaine en France", a expliqué jeudi soir à l'AFP Céline Menguy, attachée de presse du Bureau du Tibet.
La victime, née à Lithang au Tibet, avait 32 ans et était arrivé en France en 2014.
Trois personnes écrouées
Trois personnes ont été mises en examen le 14 juillet pour homicide volontaire et écrouées. "Les trois personnes déférés ont été mises en examen pour homicide volontaire et placées en détention provisoire. Aucun ne reconnaît les faits", a déclaré le procureur de la République du Havre, Bruno Dieudonné, à l'AFP.
D'après une source proche du dossier, "la victime est issue de la communauté tibétaine" tandis que des mis en cause sont issus de la communauté chinoise, mais "il est beaucoup trop tôt pour évoquer un éventuel mobile raciste". "Pour le moment, on est plutôt dans un contexte de rixe violente sur fond d'alcoolisme fort", selon la source proche du dossier.
France3