La haute-commissaire aux droits de l'Homme de l'ONU, Michelle Bachelet, a réclamé l'ouverture d'une "enquête indépendante" sur les meurtres de manifestants contre la dictature militaire au Soudan, vendredi 1er juillet.
La veille, des dizaines de milliers de personnes s'étaient rassemblées dans tout le pays pour réclamer la fin du régime militaire du général Abdel Fattah al-Burhan. Au moins neuf d'entre elles, dont un mineur, ont été tués par les forces de sécurité, dans la journée la plus sanglante depuis le début de l'année. Michelle Bachelet s'est dite "alarmée", rappelant que la police avait promis "qu'elle n'utiliserait pas la force meurtrière pour disperser les manifestants".
Plus de 110 manifestants tués depuis le coup d'Etat militaire
"Personne n'a été tenu pour responsable de ces décès", a déploré la haute-commissaire aux droits de l'Homme, ajoutant que "selon des sources médicales, la plupart des personnes tuées ont reçu des balles dans la poitrine, la tête et le dos". Le bilan des violences liées aux manifestations s'élève à 113 morts et des milliers de blessés depuis la prise du pouvoir par l'armée, selon des médecins pro-démocratie. Michelle Bachelet a également dénoncé l'arrestation d'au moins 355 manifestants, dont 39 femmes et "un nombre considérable d'enfants".
L'armée avait été forcée d'accepter de partager le pouvoir avec des civils à la chute du dictateur Omar el-Béchir en 2019, mais le général Abdel Fattah al-Burhan a brutalement mis fin à cette transition en octobre 2021. En rétorsion, la communauté internationale a mis fin à ses aides économiques, qui représentaient 40% du budget du Soudan, plongeant le pays dans une violente crise économique.
Franceinfo