Julian Alaphilippe : absent du Tour de France, des regrets et polémiques
ALAPHILIPPE. Alors qu'il a repris le chemin de la compétition à l'occasion des championnats de France de cyclisme, Julian Alaphilippe ne participera pas à la prochaine Grande Boucle.
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Le feuilleton Alaphilippe n’a pas eu l’happy-end espérée. Malgré un retour encourageant lors de la cours en ligne des championnats de France, dimanche, le double champion du monde tricolore ne sera pas au départ du Tour de France, vendredi. « Ce n’était pas un moment facile, ni un choix simple mais j’ai expliqué à Julian quelle est notre vision. On craint qu’il ne soit pas assez bon pour rouler à un haut niveau pendant trois semaines », a justifié Patrick Lefévère, le manager de l’équipe belge, précisant au sujet de sa rentrée à Cholet : « S’il avait gagné les championnats de France avec une minute d’avance, ce serait une autre histoire. Mais il y a une grande différence entre une course d’un jour et un grand Tour.»
Le grand patron de la Quick-Step n’avait eu de cesse, ces dernières semaines, d’entretenir l’incertitude concernant la participation du natif de Saint-Amand-Montrond et les autres dirigeants de l’équipe belge laissaient même transparaître un certain optimisme. Pourtant, selon Cyrille Guimard, la Quick-Step n’a jamais pu sérieusement envisager la présence de Julian Alaphilippe sur ce Tour de France.
Si c’est pour être devant la voiture-balai tous les jours
« Le plus important, c’est la santé du coureur et sa capacité à aller rechercher son meilleur niveau dans les deux mois qui viennent. En tant que champion du monde, on ne prend pas le départ du Tour si on n’est pas en capacité d’être à la hauteur de ce maillot. Je ne pense pas qu’à un moment donné, les dirigeants de la Quick-Step et Franck Alaphilippe aient pu imaginer qu’il puisse être compétitif sur le Tour de France », a-t-il assuré au site Cyclismactu, ajoutant : « Si c’est pour être devant la voiture-balai tous les jours, il faut mieux qu’il soit devant la télévision et qu’il aille s’entraîner le matin. Et après le mois d’août, il sera prêt. »
Ce que je n’aurais pas compris, c’est qu’on le sélectionne
Pour l’ancien directeur sportif de Bernard Hinault ou Laurent Fignon, la non-sélection du Français est donc tout à fait logique. « Ce que je n’aurais pas compris, c’est qu’on le sélectionne, a-t-il même affirmé. Il y a deux choses qu’il faut intégrer concernant Alaphilippe. Tout d’abord, l’envie légitime de Julian d’être dans la plus grande pièce de théâtre du monde du sport cycliste, le Tour de France. C’est quelqu’un qui a besoin de créer de l’émotion, donc je comprends qu’il souhaitait y aller. À côté de ça, il y a d’autres lois, et notamment les lois physiologiques. »
« La décision qui a été prise est sage, logique, et je pense que l’encadrement direct et les entraîneurs étaient d’accord avec cette solution. Je crois d’ailleurs que Franck Alaphilippe (son cousin et entraîneur) ne souhaitait pas trop qu’il aille sur les routes du Tour », a-t-il renchéri, ajoutant : « Pour un coureur qui n’a pas refait suffisamment de charges de travail, c’est quand même dangereux de partir sur une course de trois semaines. Ce n’est pas le Championnat de France, une course où il était dans les roues – il sait prendre en plus les abris – et où il s’est montré à deux tours de la fin. C’était parfait pour une rentrée, mais ce n’est pas trois jours de bordures au Danemark, plus les pavés et la montagne derrière. »