Les Nations unies utilisent l'imagerie satellite pour surveiller les destructions de biens culturels et du patrimoine infligées par l'offensive russe en Ukraine et ont annoncé mercredi qu'elles rendraient prochainement accessible leur plateforme de suivi. L'UNESCO, l'agence de l'ONU chargée de la Culture, a déclaré avoir pour l'instant enregistré 207 sites culturels endommagés depuis le début de l'invasion russe, le 24 février. Il s'agit de 88 sites religieux, 15 musées, 76 bâtiments d'intérêt historique et/ou artistique, 18 monuments et dix bibliothèques.
Une situation déjà précaire
"Notre conclusion est que la situation est mauvaise et risque encore de s'aggraver", a déclaré Krista Pikkat, directrice de la Culture et des urgences à l'UNESCO, lors d'une conférence de presse à Genève. Jusqu'à présent, aucun des sept sites ukrainiens enregistrés au patrimoine mondial de l'UNESCO n'a été touché. L'UNESCO a entamé pour cela une collaboration avec le centre satellitaire de l'ONU, UNOSAT. Sur la base de rapports sur le terrain, l'UNESCO envoie à UNOSAT une liste de sites potentiellement endommagés. Elle demande ensuite des images satellites à des fournisseurs privés puis une équipe d'experts étudie la différence entre les images avant et après.
Eviter les pillages d'objets précieux
Manuel Fiol de l'UNOSAT montre des images satellite du théâtre de Marioupol détruit, des images utilisées par les Nations unies pour surveiller les destructions de biens culturels et du patrimoine infligées par l'offensive russe en Ukraine, le 26 octobre 2022, à Genève (AFP/Archives - Fabrice COFFRINI)
"Il s'agit d'une expérience pilote pour voir comment nous pouvons compiler utilement les informations. Peut-être, à plus long terme, l'ambition serait d'élargir le champ d'application au-delà de l'Ukraine et d'utiliser cet outil au niveau mondial afin de disposer d'un outil interactif pour nos experts", a précisé Mme Pikkat.
L'UNESCO travaille aussi avec des musées ukrainiens pour tenter d'éviter les pillages. Elle a évoqué avec les autorités ukrainiennes la possibilité de sortir des collections du pays pour la durée de la guerre, mais Mme Pikkat a estimé qu'il s'agissait là d'une "décision difficile". Un premier pas est de déplacer les objets précieux dans des régions du pays moins affectées par les comba
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