OTAN : « l’utilisation d’armes chimiques changera la nature » de la guerre en Ukraine
Suite à une possible utilisation d’armes chimiques par la Russie, les chefs d’État et de gouvernement occidentaux ont participé ce jeudi 24 mars 2022 à Bruxelles à trois sommets dédiés à la guerre en Ukraine.
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Premier sommet de cette journée de marathon diplomatique dédié à la guerre en Ukraine, la réunion extraordinaire de l’Otan, convoquée à Bruxelles, s’est achevée en fin de matinée, ce jeudi 24 mars 2022.
Cette réunion sera suivie de celle du G7, en début d’après-midi, puis du sommet du Conseil européen, en présence du président américain Joe Biden, à partir du milieu d’après-midi. À l’issue du sommet de l’Otan, Jens Stoltenberg, secrétaire générale de l’organisation, a tenu une conférence de presse dans laquelle il a notamment évoqué le possible recours d’armes chimiques par la Russie, le déploiement de nouveaux bataillons mais aussi des mesures de soutien supplémentaires pour la Hongrie et la Bosnie-Herzégovine.
Zelensky demande « une aide militaire sans restriction » à l’Otan
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a pris la parole en visioconférence. Il a exhorté les pays de l’Otan à fournir « une aide militaire sans restriction » à son pays, afin de pouvoir faire face à l’armée russe que Kiev affronte pour l’instant « dans des conditions inégales ».
« Pour sauver les gens et nos villes, l’Ukraine a besoin d’une assistance militaire sans restriction. De même que la Russie utilise, sans restriction, tout son arsenal contre nous », a-t-il déclaré dans un message vidéo publié sur son compte Telegram à l’attention des chefs d’État et de gouvernement de l’Alliance atlantique.
« L’armée ukrainienne résiste depuis un mois dans des conditions inégales ! Je répète la même chose depuis un mois maintenant », a-t-il souligné, qualifiant « d’héroïque » la résistance ukrainienne.
Quatre nouveaux bataillons de l’Otan vont être déployés
Le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg, a tenu à saluer le courage des Ukrainiens qui luttent pour leur liberté et leur avenir : « Nous sommes à leur côté » a-t-il déclaré en préambule de sa conférence de presse. Afin de renforcer l’aide actuelle, ce dernier a annoncé que « quatre nouveaux bataillons de l’Otan » allaient être déployés « en Bulgarie, en Hongrie, en Roumanie et en Ukraine ». Bataillons qui s’ajoutent « aux quatre bataillons déjà présents en Pologne et dans les Pays baltes. Cela représente 40 000 soldats sur le flanc est ».
Ce dernier a par ailleurs confirmé l’octroi d’une aide supplémentaire à l’Ukraine, notamment pour faire face aux cyberattaques ou à d’éventuelles attaques chimiques ou nucléaires russes.
Toute utilisation d’arme chimique « changera la nature du conflit »
Interrogé sur la potentielle utilisation d’armes chimiques par la Russie, le secrétaire général de l’Otan, a affirmé que les pays membres étaient « préoccupés » par cette hypothèse, qui, si elle venait à se concrétiser, serait « une violation flagrante du droit international » qui aura « des conséquences très larges ».
« Nous voyons que la Russie essaie de créer un prétexte pour ensuite dire aux alliés de se préparer à l’emploi d’armes chimiques et biologiques », a-t-il expliqué. Avant d’ajouter : « Toute utilisation d’une arme chimique changera la nature du conflit […] Cela affectera les populations en Ukraine et dans les pays de l’Otan. »
Il a par ailleurs indiqué que « les éléments de défense en la matière » avaient été activés par les alliés qui sont en train de « développer des éléments de défense chimiques et nucléaires » afin d’assurer leur défense.
Un soutien supplémentaire apporté à la Hongrie et la Bosnie-Herzégovine
Jens Stoltenberg, qui a souligné à plusieurs reprises « la responsabilité de l’Otan d’empêcher toute escalade du conflit », a annoncé de nouvelles mesures de soutien à la Hongrie et la Bosnie-Herzégovine, « partenaires exposés à la menace et à l’ingérence russe ».