Un lancement de fusée nord-coréenne a échoué, mercredi 31 mai. Censé placer le premier satellite espion du pays en orbite, le projectile s’est écrasé dans la mer Jaune du fait du dysfonctionnement de son moteur. Pyongyang avait prévenu qu’un lancement aurait lieu dans les prochains jours, mais les autorités japonaises et sud-coréennes ont émis des ordres d’évacuation ou de mise à l'abri. À Séoul, le réveil a été particulièrement stressant pour les près de dix millions d’habitants de la capitale.
Aux alentours de six heures et demie, les sirènes et des messages sur les téléphones portables ont envoyé une « alerte de guerre » invitant la population à se préparer à évacuer en donnant la priorité aux enfants et aux personnes fragiles. Même si la panique n’a duré qu’une vingtaine de minutes, la confusion et l’inquiétude étaient palpables. Certains habitants ont confié qu’ils préparaient leur valise pour quitter la ville.
La technologie utilisée pour lancer une fusée est la même que pour les missiles balistiques, ce qui peut partiellement expliquer la diffusion de l’alerte. Mais en près de trois années à Séoul, c’est la première fois qu’on entend cela, et pourtant la Corée du Nord a tiré un nombre record de missiles sur la période. Un dysfonctionnement du système d’alerte qui fait déjà parler dans la capitale, car la trajectoire de la fusée était très éloignée de la capitale et que Pyongyang avait averti de l'imminence du lancement.
Quelles sont les causes de l’échec du lancement ?
On connaît le nom de la fusée : Chollima-1. Le moteur a dysfonctionné au moment de la séparation du premier étage, selon les médias d’État nord-coréens, et elle a donc fini sa course en mer Jaune, à 200 km environ de la Corée du Sud. L’armée sud-coréenne a récupéré des débris de la fusée qui devait transporter et mettre en orbite le premier satellite espion du régime.
C’est l’un des objectifs militaires de Kim Jong-un, car cela permettrait d’obtenir des informations en temps réel sur les activités des armées de Séoul et Washington, de plus en plus actives à l’approche du 70e anniversaire de la fin de la guerre de Corée qui sera célébré cet été.
RFI